L’Aped a analysé le document de synthèse du Pacte pour un enseignement d’excellence et des douze balises formulées par la ministre Milquet. L’analyse complète est ici. Et ci-dessous vous pouvez lire le communiqué de presse diffusé par notre association.
Le pacte d’excellence et ses contradictions
Après analyse du document de synthèse du Pacte pour un enseignement d’excellence et des douze balises formulées par la ministre Milquet, l’Appel pour une école démocratique (Aped) observe de profondes contradictions.
- Les documents incriminent les inégalités et la ségrégation sociales ; ils montrent les dangers du libre choix et de la concurrence. Mais aucune mesure structurelle n’est proposée, en particulier contre le quasi-marché scolaire.
- On se réjouit de voir formulée l’idée de formation polytechnique, mais à l’analyse celle-ci semble dictée exclusivement par le souci de répondre aux attentes du marché du travail et non comme partie intégrante d’une formation générale émancipatrice.
- Les documents contiennent une critique salutaire de l’approche par compétences (APC) mais la vision du rôle de l’enseignant reste tout à fait dans la ligne de cette APC.
- Certains passages témoignent d’une vision encourageante de la citoyenneté, reposant sur des savoirs et pas seulement des valeurs, mais dans l’ensemble on est atterré par la place excessive accordée aux attentes des employeurs et la volonté obsessionnelle d’ « adapter l’école à l’ère numérique ».
- Les propositions allant dans le sens d’une École « ouverte » et d’une École « lieu de vie » nous font plaisir, mais on cherche en vain un discours clair sur les moyens matériels que ces propositions impliquent.
Former des moutons flexibles ou des citoyens critiques ?
Dans sa première phase, le Pacte a manifestement été un lieu de débat salutaire entre deux conceptions de l’enseignement :
- celle qui souhaite surtout voir l’École s’adapter aux mutations qu’impose l’économie libérale à la société, sous prétexte de « modernité » et de « révolution numérique »;
- celle qui veut avant tout que l’École outille les jeunes pour leur permettre de prendre de la hauteur, de résister, de comprendre et de transformer la société.
- Les 12 balises que vient de formuler la ministre font malheureusement la part belle à la première de ces visions. Nous appelons donc tous les acteurs progressistes qui seront présents dans les 12 groupes de travail à faire preuve de la plus grande vigilance et à y encourager notre vision commune d’une École émancipatrice et démocratique.