Tag: Répression
Québec : le “Printemps Erable” des étudiants
Le 13 février 2012, les étudiants québécois ont lancé une grève générale au finish contre l'augmentation des droits d’inscription prévue par le gouvernement libéral dirigé par Jean Charest. Trois mois après, malgré les pressions, malgré la répression, cette grève continue toujours. Avec détermination et imagination. Et massivement. Plongée dans cet impressionnant mouvement de colère de la jeunesse québécoise.
La surenchère sécuritaire gagne l’école
C’est une évidence : la fièvre sécuritaire dont souffre la société dans son ensemble est aussi en train de gagner l’école. Si nous condamnons cette surenchère, cela ne signifie en aucun cas que nous nions les faits de violence, bien réels, et les conséquences qui en découlent. Il faut intervenir, bien sûr. L’apprentissage suppose que l’école soit à l’abri de la violence, nous pensons qu’il suppose une discipline, une autorité, même si notre voix ne se joindra jamais au choeur des paranoïaques qui ne lisent leur époque qu’à travers ce prisme. Mais pourquoi donc les gouvernants privilégient-ils de plus en plus la voie de la répression, plutôt que celle du progrès social et de l’éducation ? Pourquoi ce choix, qui enferme les élèves et les personnels de l’enseignement dans un cercle vicieux toujours plus explosif ?
Le tout-sécuritaire à l’école ? New York en revient
Le hasard fait parfois bien les choses. Au moment même où nous écrivions ce dossier, le Monde diplomatique publiait un article sur l’expérience du tout-sécuritaire dans l’enseignement new-yorkais[[Chase MADAR, New York remet en cause le tout-sécuritaire à l’école, Le Monde diplomatique, juin 2010. Madar est un avocat des droits civiques et co-auteur du rapport « Safety with dignity : Alternatives to the over-policing of schools », NY, juillet 2009]]. Edifiant !
Opération antidrogue à Pédagogie Nomade : une perquisition comme les autres ?
L’école secondaire expérimentale Pédagogie Nomade (PN)[[Site internet : www.pedagogienomade.be]] a été le théâtre d’une opération policière en novembre 2009. Une quinzaine de policiers et deux chiens ont perquisitionné l’établissement de Limerlé et plusieurs kots alentour, à la recherche de stupéfiants. Ils étaient accompagnés d’un substitut du procureur du roi et de la préfète de l’Athénée de Vielsalm, auquel PN est administrativement rattachée. Ce qui frappe, c’est la disproportion entre le dispositif déployé par les forces de l’ordre et la taille de l’école (une soixantaine d’élèves). Pour un résultat insignifiant car il est à parier que dans n’importe quelle école secondaire du royaume on trouverait aussi 3 grammes de cannabis et un joint… A noter enfin : l’arrestation – et la condamnation à huit jours avec sursis – de l’enseignant Benoît Toussaint pour avoir “montré le mauvais exemple devant ses élèves, auxquels il devrait précisément inculquer la notion de respect”[[Dans les faits, pour « avoir renversé une tasse de café et dit à un policier d’aller se faire foutre ».]] Nous avons rencontré un de ses collègues de PN, Nicolas Pieret.
L’enseignement dans un Etat sécuritaire
L’institution scolaire est destinée à transmettre le savoir et les compétences qui permettent aux jeunes d’agir en citoyens critiques. Cependant, en des temps où le souci de sécurité publique se trouve en tête des agendas politiques, il semble que l’enseignement n’ait pas échappé au paradigme sécuritaire. Dans cet article, l’argumentation partira de témoignages et de cas concrets, qui illustrent comment la cohabitation école - police - justice s’est organisée autour de la prévention des problèmes, au cours de la dernière décennie. Et comment, suite à une régulation et une politique restrictives, des jeunes se sont retrouvés dans le collimateur.