La notion de compétences est-elle pertinente en éducation ?

Comme on le sait, depuis deux décennies, la logique des compétences a envahi le champ de la formation. Ce phénomène constitue une nième version des tentatives de renouvellement qui jalonnent l’histoire de l’éducation, et comme toutes les tentatives antérieures, elle pose un ensemble de problèmes que je vais examiner avec vous en quatre étapes.

Ecoles trop bruyantes

Selon un audit acoustique réalisé par l’Institut Bruxellois pour le Gestion de l’Environnement (IBGE) dans six établissements de la Région Bruxelles-Capitale, le niveau sonore...

Carte scolaire française : l’assouplissement se solde par une ghettoïsation accrue

Nous l’avions annoncé. C’est devenu une réalité. L’assouplissement de la carte scolaire, voulu par Sarkozy et instauré à la rentrée 2007, renforce la ghettoïsation...

L’enseignement face à l’urgence écologique

Bernard Legros et Jean-Noël Delplanque, tous deux militants de l'Aped, viennent de consacrer un important ouvrage à la place de l'écologie dans l'enseignement. Une réflexion sur les liens entre École et société au temps des catastrophes et un recueil de pistes pédagogiques pour les enseignants.

Faire le vide

ARIES Paul, COSTA-PRADES Bernadette, Apprendre à faire le vide. Pour en finir avec le « toujours plus », Milan, 2009, 135 p. Le politologue...

Le néolibéralisme, nouvelle raison du monde

DARDOT Pierre & LAVAL Christian, La nouvelle raison du monde. Essai sur la société néolibérale, La Découverte, 2009, 498 p. Deux ans après L’homme économique....

L’agroénergie en questions

HOUTART François, L’agroénergie. Solution pour le climat ou sortie de crise du capitalisme ?, Couleur Livres, 2009, 216 p. Le chanoine François Houtart, professeur...

Tous n’embrasseront pas une carrière dans le dynamique secteur de la...

« Quand on voit ceci, on n'a pas l'impression que le militantisme est en crise ». Voilà les mots de Ricardo Petrella en découvrant, samedi 17 octobre, les 400 participants qui se pressaient aux ateliers et aux promenades organisés par l'Aped dans le cadre de ses «Six Heures pour l'école démocratique».

Droit à l’enseignement et liberté d’enseignement

Le vendredi 16 octobre, la ministre Marie-Dominique Simonet a réuni les représentants d'une vingtaine d'associations, syndicats, PO,... au Parlement de la Communauté française de Belgique en vue de confronter leurs points de vue concernant la problématique des inscriptions scolaires dans l'enseignement secondaire. Voici la contribution écrite remise à cette occasion par le représentant de l'Aped, Nico Hirtt. Celui-ci a également pu présenter ces propositions dans une brève allocution.

L’approche par compétences : une mystification pédagogique

« Approche par compétences », « évaluation par compétences », « compétences de base », «compétences transversales », «socles de compétences », « compétences terminales »... Le concept de «compétences» est devenu incontournable dans les écrits sur l’enseignement. Son succès est planétaire. Après les Etats-Unis, le Québec, la Suisse, la France, la Communauté française de Belgique et les Pays-Bas, « l’obsession des compétences » [Boutin et Julien, 2000], cette nouvelle «pensée pédagogique unique» [Tilmant 2005], est désormais en train de conquérir la Flandre. Mais sous le couvert d’un discours parfois généreux et moderniste pourrait bien se cacher une opération de mise au pas de l’enseignement : sa soumission aux besoins d’une économie capitaliste en crise.

A qui profitent les compétences ?

--Dès que l’on gratte un peu le discours romantique de certains pédagogues, l’approche par compétences se dévoile pour ce qu’elle est : une conception de l’éducation entièrement vouée à faire de l’école un instrument docile au service de la rentabilité économique et du profit.

«Mobiliser», sans connaître ni comprendre

-L’un des reproches le plus souvent formulés à l’adresse de l’approche par compétences est qu’elle relègue au second plan et néglige les contenus propres aux disciplines enseignées : le savoir et le savoir-faire. Malgré les dénégations fréquentes de la part des promoteurs de l’APC, nous croyons que ce reproche est non seulement justifié mais tout à fait fondamental.

Piaget, Vygotski, Freinet… tous coupables ?

L’approche par compétences se présente parfois à nous comme héritière de la tradition pédagogique constructiviste qui, depuis les travaux théoriques de Piaget et Vygotski et par les apports de praticiens comme Célestin Freinet, a alimenté toute la réflexion et l’action pédagogique progressiste, particulièrement dans les années 1950 à 1970. Et en effet, on retrouve dans les écrits théoriques sur l’APC, de nombreuses expressions qui semblent tout droit sorties des travaux des pédagogues constructivistes : la volonté de «mettre les élèves au travail» sur des «chantiers de problèmes», afin de «donner du sens aux savoirs et aux apprentissages», l’importance accordée à «l’activité de l’élève» comme moteur de la «construction de savoirs», ...pardon ! de compétences. Or, à y regarder de plus près, cette filiation est totalement infondée. A vrai dire, l’approche par compétences se situe à l’exact opposé des pédagogies constructivistes ou socio-constructivistes.

Des programmes qui divisent

-Si les programmes issus de la réforme par compétences sont caractérisés par leur lourdeur bureaucratique en matière de procédures et de méthodologie, en revanche il faut reconnaître qu’ils sont d’une légèreté extrême pour ce qui est de la précision des contenus cognitifs. Ceci ouvre la porte à des interprétations extrêmement divergentes et constitue ainsi un facteur générateur d’inégalité.