L’enfer des bonnes intentions
Au départ, la Ministre avait tout bon. A l'arrivée, elle a tout mauvais. Encore une fois sans doute, l'arbitrage des intérêts des différents appareils...
La preuve par STAR
Le 3 mai 2001, le journal Le Monde titrait, en page 9 : « La taille des classes n'est pas déterminante dans la réussite des élèves ». Le grand quotidien français se faisait ainsi l'écho d'un avis rendu par le Haut Conseil de l'Evaluation de l'Ecole (HCEE) affirmant que « la politique de réduction de la taille des classes, conduite depuis trente ans, au fil de l'eau, n'était pas efficace ». Le HCEE proposait plutôt d'orienter les (maigres) moyens disponibles vers l'aide individualisée et la formation des enseignants.
L’enfer des bonnes intentions
Au départ, la Ministre avait tout bon. A l'arrivée, elle a tout mauvais. Encore une fois sans doute, l'arbitrage des intérêts des différents appareils en place a transformé une politique généreuse en termes de finalités (les compétences des enseignants) en une politique tatillonne de contrôle et de normalisation des moyens (la matière à étudier et comment l'étudier). Parce qu'elle n'est pas capable d'exiger ce qu'elle veut, la Ministre contrôle ce qu'elle peut et les résultats en seront, encore une fois, désastreux.
Les enfants sont pris au sérieux
En Flandre, les « methodescholen » (1) ont le vent en poupe. D'une part, il y a le mouvement Freinet. D'autre part il y a les methodescholen indépendantes, affiliées à la FOPEM, qui chapeaute 17 écoles dont De Buurt. En outre, il y a des écoles qui ne s'affichent pas comme methodescholen mais qui pratiquent des formes d'enseignement similaires.
L’enseignement Freinet est-il soluble dans l’école marchande ?
Depuis quelque 70 ans, Célestin Freinet et les mouvements pédagogiques qui oeuvrent dans la continuité de son action incarnent le projet d'une éducation populaire. Historiquement, le mouvement Freinet s'inscrit dans une perspective révolutionnaire et explicitement anticapitaliste. Quelle surprise de voir aujourd'hui certains principes de la pédagogie Freinet mis en avant par de respectables institutions comme l'OCDE et la Commission européenne. Est-ce une banale tentative de récupération ou bien existe-t-il des convergences réelles entre les pratiques de type Freinet et les objectifs éducatifs actuels du capitalisme ?
Qu’est-ce que l’Aped ?
L'Appel Pour une Ecole Démocratique est un mouvement de réflexion et d'action qui milite en faveur du droit de tous les jeunes d'accéder à un même niveau de savoirs et d'instruction, du droit de s'approprier des savoirs porteurs de compréhension du monde et des compétences qui leur donnent force pour agir sur leur destin individuel et collectif. L'Aped analyse et combat les mécanismes économiques, les réalités institutionnelles, les choix budgétaires, les discours idéologiques et les pratiques pédagogiques qui tendent à maintenir ou à développer l'inégalité sociale devant l'école ou à réduire l'enseignement à une fabrique de main d'oeuvre productive. Nous étudions, encourageons et diffusons activement, tout ce qui remet en question l'école comme appareil de reproduction des hiérarchies sociales existantes. Nous cherchons à rassembler ceux qui, en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles, veulent oeuvrer au projet de démocratiser l'école.<
Vol de vautours sur l’école des pauvres
Au nom d'une réorientation des dépenses publiques d'éducation vers l'enseignement de base, la Banque mondiale recommande aux pays du Tiers-Monde de laisser les forces du marché jouer un rôle dominant dans les enseignements secondaire et supérieur. Au-delà des risques manifestes d'augmenter l'inégalité sociale face à l'instruction, l'uniformisation marchande des savoirs et des cultures pourrait bien déboucher sur une véritable catastrophe intellectuelle.
Quel refinancement ?
Devant l'euphorie déclenchée par la perspective de refinancement des Communautés qui découlerait de la Déclaration de politique fédérale du Premier Ministre, l'Appel Pour une...
Quatre formes de discrimination ethnique dans l’enseignement
Beaucoup d'études montrent que la sélection scolaire s'effectue, non pas sur base des capacités des enfants, mais sur base de leur origine sociale et ethnique (qui d'ailleurs se recoupent très souvent). Cette inégalité frappe au premier chef les enfants issus de l'immigration. Quels sont éléments qui permettent d'en comprendre l'origine et de la combattre ?
Le faciès prime encore trop souvent
Ce qui est présenté depuis 1993 dans l'enseignement Flamand comme une politique de non-discrimination n'est pas seulement un exemple typique d'approche paternaliste et non démocratique, mais aussi un exemple de désinformation du citoyen. C'est une histoire dont les plus directement concernés, les immigrés et les équipes éducatives, ont été exclus dès le départ. Où celui qui osait émettre une critique était excommunié. Une politique glorifiée avec la régularité d'une horloge jusqu'au moment où une recherche scientifique (cfr le géographe social Chris Kesteloot dans De Morgen du 27/9/2000) l'a réduite en cendres.
Pour une école démocratique
1. Notre société dominée par les « lois du marché » cause chaque jour des ravages. L'Appel Pour une Ecole Démocratique (Aped) se bat afin que chaque jeune puisse acquérir les savoirs et les compétences qui donnent force pour comprendre le monde et pour participer à sa transformation vers plus de justice. L'Aped est un mouvement d'action et de réflexion. Il s'adresse aux enseignants, éducateurs, étudiants, parents, chercheurs, syndicalistes à qui la démocratisation de l'enseignement tient à cœur.
A propos du financement de l’enseignement..
On fait beaucoup de cas pour l'instant des 2,4 milliards dus à la Communauté Française par l'Etat fédéral au détriment de la Communauté Flamande....
L’école, telle qu’elle est
En été 1998 nous avions lancé un appel aux professeurs et instituteurs, afin qu'ils nous envoient leurs témoignages sur le manque de moyens de l'enseignement. L'appel fut entendu et vous en trouverez le résultat ci-dessous.
Nous remercions tous ceux et celles qui ont pris la peine de mettre sur papier leur expérience vécue. Certains ont écrit de longues histoires, d'autres se sont contenté d'un fait divers relaté en quelques lignes. Inévitablement, nous avons eu des redites. Nous les avons pour la plupart supprimées. Les disgressions qui s'écartaient de l'objectif de ce " livre noir " ont également été rayées, de même que les références à des situations trop spécifiques. Nous voulions montrer l'état général de notre enseignement, et non les carences de tel ou tel pouvoir organisateur particulier. D'ailleurs, pour des raisons que l'on comprendra aisément, nous ne citerons ni les noms des écoles, ni ceux des témoins. Nous devons également remercier tout spécialement les étudiants de dernière année de l'ISTI, qui ont assuré la traduction des témoignages néerlandais vers le français.
Les témoignages ont été regroupés en quatre catégories :
• encadrement
• matériel didactique
• infrastructure et bâtiments
• coût de l'enseignement pour les parents et sponsorisation.
Cela nous a souvent conduit à scinder un témoignage en plusieurs morceaux. Les auteurs voudront bien nous en excuser.
Pourquoi faut-il investir dans l’enseignement ?
"Refinancer" l'enseignement ? Sans doute. Mais à quoi bon ? Après tout, la fonction première de l'école n'est pas d'engloutir du budget, mais d'instruire la jeunesse. La réalisation des objectifs éducatifs nécessite-t-elle réellement qu'on y consacre davantage de moyens financiers ? Ne pourrait-on se contenter de mieux utiliser les moyens existants ? Notre conviction est que le refinancement est essentiel pour une et une seule raison: rendre l'école plus démocratique.