Stratégie néolibérale, éducation et connaissance : où en est la recherche ?

Le texte qui suit cherche à faire apparaître les lignes de force des analyses et enquêtes qui ont été jusqu’ici produites sur les politiques néolibérales dans le domaine éducatif. Il insiste sur le caractère multiple voire disparate des travaux, des approches et des objets. Il tient que ces travaux se partagent encore entre deux modèles d’interprétation « classiques » : le modèle « marxiste » et le modèle « wébérien ». Ce qui veut dire que, sur le plan théorique, « le paradigme de l’école néo-libérale » n’est pas encore entièrement construit. Notre travail collectif veut y contribuer, tâche évidemment inséparable des enquêtes empiriques indispensables sur lesquelles nous nous appuierons.

La décentralisation, cheval de Troie de la privatisation et de la marchandisation de l’école...

Le rôle décisif que la décentralisation en cours va être appelée à jouer pour couvrir la déréglementation libérale de la fonction publique et le désengagement progressif de l'État vis-à-vis de ses missions " sociales ", n'est sans doute plus à démontrer. Le fait de l'avoir inscrite précipitamment et presque en " catimini " dans la Constitution (article 1) - sans débat public et référendum, comme c'était initialement annoncé - montre que cette réforme ne vise rien moins qu'à modifier en profondeur la nature et I'exercice du pouvoir réglementaire et législatif en France, en s'inspirant au plus près des mesures préconisées par l'OMC (dans le cadre de l'AGCS), déjà largement appliquées dans les pays anglo-saxons, avec les reculs sociaux que l'on sait. Associée à une réforme de I'État qui verra s'affaiblir ses possibilités d'inter-vention et ses capacités à demeurer le garant de I'égalité entre les régions et les citoyens, cette loi de décentralisation répond à un projet politique global encore inavouable : aligner définitivement la France - et s'il le faut aux forceps - sur le modèle de la " société de marché ". Pour l'heure, elle ne peut évidemment que s'avancer masquée. D'autant qu'elle commandera aussi une déréglementation fiscale qui permettra de nouveaux modes de financement (par I'impôt local et/ou des partenariats multiples avec le secteur privé…), tout en diminuant les prélèvements obligatoires au niveau national et en aggravant les inégalités locales devant I'impôt, déjà flagrantes aujourd'hui. Les menaces que ce processus peser sur l'avenir des services publics, particulièrement dans les secteurs éducatif et hospitalier, se précisent de jour en jour et les bouleversements sociaux qu'elle induira sont déjà très sensiblement amorcés.

Formation en alternance : les vrais enjeux derrière les discours sirupeux

En 1983, quand fut instaurée chez nous la formation en alternance, l’on pouvait encore nourrir quelque illusion sur la nécessité de proposer aux jeunes...

La bourgeoisie et l’École ou l’art des injonctions contradictoires

Les politiques éducatives recommandées par de grands organismes internationaux, tels l’OCDE et la Commission européenne, encouragent l’orientation des apprentissages vers des compétences générales porteuses...

Thélot ou l’école de la reproduction

Face aux difficultés liées à la massification de l'enseignement et à défaut de vouloir réellement investir dans la réussite des élèves, deux mauvaises réponses sont habituellement proposées : niveler par le bas ou hiérarchiser les formation. Le Rapport Thélot [[<*>Quelques mots d'explication pour les non-français. En septembre 2003, Luc Ferry, ministre de l'Education nationale, cherchant en vain à ne pas subir le sort qui avait été dévolu à Claude Allègre, installait une commission, dirigée par Claude Thélot, et la chargeait de deux missions. Premièrement, organiser un « grand débat » sur l'enseignement en permettant à tous - professeurs, parents, associations, syndicats, etc - de s'exprimer. Deuxièmement, « mener une réflexion prospective conduisant à identifier des schémas possibles d'évolution de notre système éducatif primaire et secondaire ».
Un an plus tard, Luc Ferry a été défenestré. Mais la Commission Thélot a bien rempli son contrat. Au terme de 26.000 réunions, de 300 contributions écrites en provenance d'associations, de 1.500 lettres et de 15.000 courriers électroniques, la Commission a publié, en avril 2004, un premier rapport de synthèse du débat. Et le 16 octobre dernier Claude Thélot présentait officiellement à Jacques Chirac son rapport final , intitulé : « Pour la réussite de tous les élèves ». Tous les extraits cités dans le présent article proviennent de ce rapport.]] innove audacieusement : il propose de faire les deux à la fois, en réduisant le tronc commun à une peu de chagrin tout en renforçant les mécanismes de sélection.
Dès lors, si ce rapport nous apprend quelque chose, c'est que les marges de manoeuvre des dirigeants des systèmes éducatifs européens sont décidément devenues fort étroites. La similitude entre les thèses de la Commission Thélot et les lignes directrices des réformes initiées depuis plus de dix ans dans les autres nations industrialisées est surprenante : recentrage sur les besoins économiques (au nom de l'emploi, bien entendu), flexibilité, décentralisation et dérégulation, abaissement des objectifs cognitifs au profit de compétences sociales, relationnelles ou directement exploitables par les employeurs, renforcement de la ségrégation sociale, introduction de techniques de management inspirées du secteur privé et surtout, surtout, pas un euro de plus pour sortir l'école de la crise. Le rapport « Pour la réussite de tous les élèves » est un document historique : il constitue l'acte de décès de cinquante années de massification de l'enseignement secondaire en France et, par la même occasion, il enterre les espoirs de démocratisation dont cette époque avait été porteuse.

Acadomia aide l’Etat !

Créée en 1989, cette société anonyme au capital de 1 000 000 € est le premier groupe français du cours particulier à domicile. Acadomia propose du soutien scolaire hebdomadaire, des stages de vacances ou de préparation aux examens et concours, ainsi que des initiations et perfectionnements en informatique, et également un enseignement musical à domicile.

Appel à la grève étudiante le 14 novembre – L’enseignement ne payera pas LEUR...

Privatisation de centaines de kots ; Sodexo à la cantine ; Suppression de cours pour raison de rentabilité ; 22 millions d’euros d’économie sur l’école dans le cadre du plan d’austérité... ASSEZ !

L’Europe, l’école et le profit

Téléchargez ce texte 1. Dix années de gestation Avant le traité de Maastricht, l'Union européenne ne s'occupait guère d'éducation. Mis à part l'enseignement professionnel, les autres...

Bologne : à quelle sauce serons-nous mangés ?

Depuis le démarrage du processus de Bologne, il y a plus de 5 ans déjà, on en parle à toutes les sauces. Mais souvent pour mieux cacher l'essence même du processus. Qu'en est-il finalement ? Nous tentons d'y répondre brièvement dans cet article[[Une analyse plus fouillée du processus se trouve dans l'Etude Marxiste n°56 disponible en ligne sur le site : www.marx.be]].

On nous prend pour des pommes

Dans le cadre des formations IFC (Institut de la Formation en Cours de Carrière), j'ai participé à une formation pour le moins surprenante. Je ne résiste pas à l’envie de vous en faire part…

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