Eduquer à la dignité de penser

Dans un présent social aux prises avec des problèmes majeurs de dette, de chômage, d’inégalités et dans un environnement où l’avenir de la planète elle-même dépend d’un agir humain, la question de l’école et de la formation prennent une dimension plus urgente encore, devenant plus explicitement enjeu politique et social d’avenir. Odette Bassis

Pacte pour un management d’excellence. Un plan de pilotage … pour aller où ?

  Par Pierre-Yves Henrotay Alors que les plans de pilotage relevant du Pacte pour un Enseignement d’Excellence commencent à être expérimentés, il n’est pas inutile de...

La décentralisation, cheval de Troie de la privatisation et de la marchandisation de l’école...

Le rôle décisif que la décentralisation en cours va être appelée à jouer pour couvrir la déréglementation libérale de la fonction publique et le désengagement progressif de l'État vis-à-vis de ses missions " sociales ", n'est sans doute plus à démontrer. Le fait de l'avoir inscrite précipitamment et presque en " catimini " dans la Constitution (article 1) - sans débat public et référendum, comme c'était initialement annoncé - montre que cette réforme ne vise rien moins qu'à modifier en profondeur la nature et I'exercice du pouvoir réglementaire et législatif en France, en s'inspirant au plus près des mesures préconisées par l'OMC (dans le cadre de l'AGCS), déjà largement appliquées dans les pays anglo-saxons, avec les reculs sociaux que l'on sait. Associée à une réforme de I'État qui verra s'affaiblir ses possibilités d'inter-vention et ses capacités à demeurer le garant de I'égalité entre les régions et les citoyens, cette loi de décentralisation répond à un projet politique global encore inavouable : aligner définitivement la France - et s'il le faut aux forceps - sur le modèle de la " société de marché ". Pour l'heure, elle ne peut évidemment que s'avancer masquée. D'autant qu'elle commandera aussi une déréglementation fiscale qui permettra de nouveaux modes de financement (par I'impôt local et/ou des partenariats multiples avec le secteur privé…), tout en diminuant les prélèvements obligatoires au niveau national et en aggravant les inégalités locales devant I'impôt, déjà flagrantes aujourd'hui. Les menaces que ce processus peser sur l'avenir des services publics, particulièrement dans les secteurs éducatif et hospitalier, se précisent de jour en jour et les bouleversements sociaux qu'elle induira sont déjà très sensiblement amorcés.

Langues pour le marché, marché des langues

Cet article[[Ce travail est la reprise d'un exposé fait à l'université de Xiamen (Chine) pour le colloque : « The international conference on EU-Fujian, China : Cross-cultural dialogue », avril 2006.]] se propose de présenter et d'analyser, dans ses grandes lignes, les orientations duCadre européen commun de références pour les langues[[Editions Didier, 2000. Ce document est également disponible sous forme de fichier PDF sur le site internet du Conseil de l'Europe.]]. Ce Cadre, rappelons-le, a été élaboré en 2000, au sein du Conseil de l'Europe à Strasbourg par le Conseil de la coopération culturelle, à travers son Comité de l'éducation, division des langues vivantes. Il a été conçu à la lumière de la politique générale en langues du Conseil de l'Europe. Il est donc le reflet et le prolongement concret de cette politique. En effet, il permet, par les choix opérés, par l'image des langues vivantes qu'il construit, par les approches qu'il préconise pour leur apprentissage, de dessiner les contours idéologiques d'une politique linguistique, politique linguistique elle-même en accord avec les grands choix idéologiques et politiques de l'Union Européenne.

Le tiers-mondisme  » à la façon Banque Mondiale « 

Nous l'écrivions dans l'introduction, la Banque Mondiale (BM) dénonce depuis trois ou quatre années la situation alarmante de l'alphabétisation dans nombre de pays dits en " voie de développement ". Ce faisant, elle stigmatise l'échec criant des politiques éducatives de ces pays. Mais pourquoi la BM prend-elle position sur ces questions ? Serait-elle tout à coup tentée par le militantisme tiers-mondiste ?

Ecole et coronavirus : un bilan provisoire

Impéritie des pouvoirs publics, aggravation des inégalités, soumission à l’économie, marchandisation galopante, privatisation, concurrence exacerbée, manque de moyens… Au sujet de l’Ecole, la crise...

De la massification à l’employabilité

Pour l'observateur privilégié qu'est l'enseignant, la politique éducative des vingt dernières années semble n'être qu'une interminable succession de mesures d'austérité. De fait, la quête de rationalisation fut bien l'une des orientations directrices de cette période. Mais à mesure que la crise économique prit clairement les allures d'une crise profonde, durable et mondiale, alors que s'améliorait un peu la situation financière de l'Etat belge, la politique d'austérité se mit à poursuivre d'autres objectifs que les seules économies budgétaires.

Vol de vautours sur l’école des pauvres

Au nom d'une réorientation des dépenses publiques d'éducation vers l'enseignement de base, la Banque mondiale recommande aux pays du Tiers-Monde de laisser les forces du marché jouer un rôle dominant dans les enseignements secondaire et supérieur. Au-delà des risques manifestes d'augmenter l'inégalité sociale face à l'instruction, l'uniformisation marchande des savoirs et des cultures pourrait bien déboucher sur une véritable catastrophe intellectuelle.

KBC et Assuralia détermineront-ils le contenu de l’enseignement ?

Dès le 1er septembre 2010, de nouveaux standards et objectifs finaux interdisciplinaires entrent en vigueur dans l’enseignement secondaire. Ils ont été approuvés sous le précédent ministre de l’enseignement, Franck Vandenbroucke. (Arrêté du Gouvernement flamand, MB du 3 juillet 2009). Les écoles sont à la recherche de matériel didactique adapté pour mettre ces leçons au point. KBC y voit une opportunité et propose ‘gratuitement’ des kits didactiques. Allons-nous permettre à des entreprises privées telles KBC et Assuralia de déterminer le contenu de notre enseignement ? Un appel aux enseignants et organisations pour ne pas céder de terrain et proposer une alternative progressiste.

L’alternance atteint l’enseignement supérieur !

L’alternance fait désormais l’objet d’une expérience pilote dans le supérieur. C’est Marcourt qui est aux manettes (plan Marshall 2.vert de la Région Wallonne). Le...

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