Débat sur la marchandisation de l’éducation

Le groupe « enseignement » de la coordination D'autres Mondes a pris le 6 mars dernier l'initiative d'organiser une table ronde sur le thème: "Où en est-on avec la marchandisation de l'enseignement ?". Les conclusions de ce débat ont été relayées au niveau politique, auprès des quatre partis « de gouvernement ».

Fin du mouvement étudiant grec ou début d’un nouveau mouvement anti-CPE ?

Le mouvement étudiant grec, qui dure depuis un an déjà, serait-il à sa fin? La question est sur toutes les lèvres depuis que la ministre de l'enseignement, Marietta Yannakou, a annoncé que la loi-cadre serait votée au plus tard le jeudi 9 mars. Selon les journaux, les signes de fatigue sont évidents : plusieurs Assemblées Générales ont été perdues, plus des cent facultés ont arrêté les occupations et le nombre de personnes qui participent aux manifestations serait à la baisse. Toutefois le monde étudiant en lutte n'accepte pas l'enterrement facile de son mouvement.

France : l’évolution du Service Public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche depuis...

Après les déclarations du Président de la République, le 14 janvier 2014, il est indispensable de faire un retour en arrière pour apprécier la pertinence de ses propos. Celui-ci a officiellement reconnu son identité sociale-démocrate. Depuis lors, les « experts » médiatiques bien en cour, se félicitent de cet aveu pourtant tardif. En effet, par une analyse des 30 dernières années, il apparait clairement que ce tournant social-démocrate a été endossé par les responsables du PS dès 83-84, et que depuis, il y a eu dérive sociale-libérale complètement aboutie et assumée en ce début d’année 2014.

Le monde sans fin du télé-enseignement

On pensait aller vers des écoles et des universités ouvertes à l’ensemble de la société, rendant le savoir davantage commun. Derrière le virage « techno-distanciel »...

Le business de l’éducation convoite l’Europe

Deux grandes foires commerciales montrent à quel point l'éducation est en ligne de mire des marchands. Le salon ELEARN EXPO ouvre ses portes à paris ce 23 janvier, alors que Karlsruhe prépare le salon annuel Learntec pour le 4 février.

Thélot ou l’école de la reproduction

Face aux difficultés liées à la massification de l'enseignement et à défaut de vouloir réellement investir dans la réussite des élèves, deux mauvaises réponses sont habituellement proposées : niveler par le bas ou hiérarchiser les formation. Le Rapport Thélot [[<*>Quelques mots d'explication pour les non-français. En septembre 2003, Luc Ferry, ministre de l'Education nationale, cherchant en vain à ne pas subir le sort qui avait été dévolu à Claude Allègre, installait une commission, dirigée par Claude Thélot, et la chargeait de deux missions. Premièrement, organiser un « grand débat » sur l'enseignement en permettant à tous - professeurs, parents, associations, syndicats, etc - de s'exprimer. Deuxièmement, « mener une réflexion prospective conduisant à identifier des schémas possibles d'évolution de notre système éducatif primaire et secondaire ».
Un an plus tard, Luc Ferry a été défenestré. Mais la Commission Thélot a bien rempli son contrat. Au terme de 26.000 réunions, de 300 contributions écrites en provenance d'associations, de 1.500 lettres et de 15.000 courriers électroniques, la Commission a publié, en avril 2004, un premier rapport de synthèse du débat. Et le 16 octobre dernier Claude Thélot présentait officiellement à Jacques Chirac son rapport final , intitulé : « Pour la réussite de tous les élèves ». Tous les extraits cités dans le présent article proviennent de ce rapport.]] innove audacieusement : il propose de faire les deux à la fois, en réduisant le tronc commun à une peu de chagrin tout en renforçant les mécanismes de sélection.
Dès lors, si ce rapport nous apprend quelque chose, c'est que les marges de manoeuvre des dirigeants des systèmes éducatifs européens sont décidément devenues fort étroites. La similitude entre les thèses de la Commission Thélot et les lignes directrices des réformes initiées depuis plus de dix ans dans les autres nations industrialisées est surprenante : recentrage sur les besoins économiques (au nom de l'emploi, bien entendu), flexibilité, décentralisation et dérégulation, abaissement des objectifs cognitifs au profit de compétences sociales, relationnelles ou directement exploitables par les employeurs, renforcement de la ségrégation sociale, introduction de techniques de management inspirées du secteur privé et surtout, surtout, pas un euro de plus pour sortir l'école de la crise. Le rapport « Pour la réussite de tous les élèves » est un document historique : il constitue l'acte de décès de cinquante années de massification de l'enseignement secondaire en France et, par la même occasion, il enterre les espoirs de démocratisation dont cette époque avait été porteuse.

L’éducation européenne est-elle soumise au marché du travail ?

Comment les évolutions du marché du travail influencent-elles l’enseignement ? L’appel lancinant du patronat à plus d’adaptabilité de l’école et de son produit, le jeune employable, reflète-t-il une vraie évolution du marché du travail ? Le patronat forme-t-il un seul bloc ? Ou bien est-il traversé par des contradictions, des rapports de force, certains secteurs ayant des intérêts différents des autres ? Comment se fait-il qu’autant de relais pédagogiques, même de gauche, aient plongé à pieds joints dans l’approche par compétences, alors qu’on ne peut les soupçonner de collusion avec le « grand capital » ? Autant de questions formulées d’entrée par Nico Hirtt[[Aped, voir par ailleurs son intervention en plénière : « Compétences et compétition : deux formes de la dérégulation de l’enseignement en Europe » ]], et qui allaient donner lieu à des échanges palpitants avec Mateo Alaluf[[Mateo Alaluf est sociologue, Docteur en sciences sociales et professeur ordinaire à l'Université libre de Bruxelles, spécialiste des questions relatives à l'emploi, à la qualification du travail et aux rapports entre formation et emploi.]] et Christian Laval[[FSU et Attac, France, voir par ailleurs son intervention en plénière : « Comment la Commission européenne a imposé son agenda néolibéral à l’école »]].

Bob l’éponge s’invite à l’école

Cette année, le Sommet de Rio pour l’environnement fête ses vingt ans, l’occasion pour les promoteurs du « développement durable » – concept aujourd’hui...

22/04 : Colloque « Une place pour chaque enfant dans une bonne école »

La ségrégation sociale est l'une des grandes plaies de l'enseignement belge. Comment empêcher la formation d'écoles-ghettos et les inégalités d'apprentissages qui en découlent ? Comment garantir...

Reste-t-il un combat après l’AGCS ?

La démocratie aurait-elle triomphé des marchés ? À en croire les promesses et les rumeurs, il semble probable que l'enseignement échappe au moins provisoirement aux visées libératrices de l'Organisation Mondiale du Commerce. Les militants altermondialistes qui avaient fait de la lutte contre l'AGCS l'axe central du combat contre la marchandisation de l'école ne pourront que s'en réjouir. « Nous vous avons compris » leur lancent fièrement les ministres de l'Education. Depuis plusieurs mois déjà, ceux-ci ont en effet laissé entendre qu'il était hors de question que l'Europe fasse des concessions en matière de libéralisation des services éducatifs. Alors « tout baigne » ? Pas si sûr. Permettez-moi de jeter quelques réflexions dans cette trop belle mare d'optimisme.

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