Langues pour le marché, marché des langues

Cet article[[Ce travail est la reprise d'un exposé fait à l'université de Xiamen (Chine) pour le colloque : « The international conference on EU-Fujian, China : Cross-cultural dialogue », avril 2006.]] se propose de présenter et d'analyser, dans ses grandes lignes, les orientations duCadre européen commun de références pour les langues[[Editions Didier, 2000. Ce document est également disponible sous forme de fichier PDF sur le site internet du Conseil de l'Europe.]]. Ce Cadre, rappelons-le, a été élaboré en 2000, au sein du Conseil de l'Europe à Strasbourg par le Conseil de la coopération culturelle, à travers son Comité de l'éducation, division des langues vivantes. Il a été conçu à la lumière de la politique générale en langues du Conseil de l'Europe. Il est donc le reflet et le prolongement concret de cette politique. En effet, il permet, par les choix opérés, par l'image des langues vivantes qu'il construit, par les approches qu'il préconise pour leur apprentissage, de dessiner les contours idéologiques d'une politique linguistique, politique linguistique elle-même en accord avec les grands choix idéologiques et politiques de l'Union Européenne.

Compétences (approche par…)

La compétence désigne la capacité de mener à bien une fonction, un certain ensemble de tâches. Traditionnellement, elle est perçue comme étant le fruit...

Compétences et savoirs : le cheval et la charrette

Le savoir pour qui ? se demande Hugho de Jonghe dans sa contribution sur le savoir et les compétences dans l’enseignement (De Standaard 5/12). Il plaide pour une sélection des savoirs en fonction des besoins de chaque élève dans son processus d’apprentissage, et pour axer le plus possible ces savoirs sur la pratique. Un savoir au service de l’entraînement aux compétences, donc. L’élève doit apprendre à bien lire, écrire, parler et écouter. Pas de matériaux inutiles, pas de connaissances superflues. Le néerlandais comme branche-service. Apprentissage de compétences. Le savoir sur-mesure pour chaque élève: un bien beau principe, mais qu’entend-on exactement par là ? De quel savoir un élève a-t-il besoin ? Assez pour pouvoir exercer son métier ? Pour répondre aux exigences du marché du travail ? Pour pouvoir aller à l’université ?

L’émergence de l’approche par compétences dans l’enseignement 

Depuis quelques années, l’« approche par compétences » connaît un succès retentissant au sein de l’enseignement, tous niveaux confondus. En centrant les apprentissages sur le développement de compétences nécessaires à l’accomplissement de tâches, elle fait la part belle aux prémisses utilitaristes de l’économie contemporaine. Ce faisant, le champ des savoirs n’occupe plus qu’une place secondaire. Si, historiquement, les systèmes éducatifs ont toujours été en phase avec les transformations sociales, l’approche par compétences, elle, remet en cause toute la question de la finalité de l’enseignement. Explications. [[Cet article prend appui sur un travail de recherche réalisé par Arnault Deltour dans le cadre d’un mémoire de la Faculté ouverte de politique économique et sociale (FOPES) de l’UCL (DELTOUR A., Mutations culturelles : L’approche par compétences dans l’enseignement de la Communauté française de Belgique en question, mémoire,  Louvain-la-Neuve, UCL-FOPES, 2013 (http://www.uclouvain.be/441609.html)) et sur divers travaux d’Éric Mangez.]]

Éduquer et former, sous la dictature du marché du travail

Le discours dominant sur l’éducation considère celle-ci comme un « capital humain », dont le développement serait profitable à la fois aux individus (employabilité) et aux sociétés (croissance économique). Ce discours idéologique a pour fonction principale de justifier une adéquation fine de l’école aux évolutions du marché du travail. Or, l’étude des documents les plus récents de l’OCDE et de l’Union européenne révèle que cette évolution engendre, non pas un développement quantitatif ou qualitatif de l’enseignement, mais sa polarisation et son repli sur les « compétences » de base.
Approche par competences

Appel international des enseignantes et des enseignants à lutter contre l’entrée de l’approche par...

La « compétence » entre aujourd’hui dans les écoles – et les universités. Un grand nombre d’enseignantes et d’enseignants sont, comme on sait, hostiles...

Du court-circuit dans l’évaluation par compétences

Force est de constater que plus le temps passe et plus les enseignants se voient « généreusement » gratifiés de nouvelles consignes pédagogiques destinées à leur...

Vidéo : compétences et marchandisation en 3 minutes

Un très bref enregistrement vidéo d'un entretien avec Nico Hirtt lors du congrès du SNEP-FSU à Paris. L'orientation de l'enseignement vers les compétences et...

Avons-nous besoin de travailleurs compétents ou de citoyens critiques?

À l'instar de nombreux pays européens, la Communauté française de Belgique s'est engagée dans une profonde révision des programmes à tous les niveaux de l'enseignement obligatoire. L'objectif affiché est de mettre ceux-ci en conformité avec la doctrine dite de «l'approche par les compétences». La thèse soutenue ici est double. D'une part, cette approche sera incapable de réaliser les promesses émancipatrices dont elle se veut porteuse. D'autre part et surtout, elle participe - sans doute involontairement dans le chef de ses théoriciens- d'un vaste processus d'instrumentalisation de l'École au service d'une économie en quête de dérégulation et de dualisation sociale.
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L’école des compétences, contre la citoyenneté critique

Le 31 mai 2017, Nico Hirtt a été invité à prendre la parole à la IVe Journée Jean Zay organisée par le Grand Orient...

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