Le marché de Bologne

La constitution d'un « espace européen d'enseignement supérieur » est inévitable, si on veut favoriser la « mobilité et l'employabilité du citoyen européen dans tout le continent ». C'est dans cet esprit que 31 ministres européens de l'enseignement, réunis à Bologne le 19 juin 1999, ont signé une déclaration commune. La mobilité rend nécessaire « l'unification et la comparabilité » de l'enseignement supérieur. Par ailleurs, on désire promouvoir le « contrôle de qualité » et « la dimension européenne de l'enseignement supérieur ». Voilà pour la version officielle...

Normes de transposition et modes de transmission

Deux questions demeurent souvent dissociées dont l'interdépendance, pourtant, est décisive pour qu'ait lieu l'acte d'apprendre: la question des savoirs, c'est à dire des contenus à enseigner, laissée aux experts patentés, et la question des méthodes, laissée aux pédagogues. Au mieux, la jonction entre ces deux questions pense pouvoir se régler sur le seul champ de la didactique disciplinaire. Or quelles que soient les disciplines se joue l'écart entre les savoirs réels (qui sont les savoirs savants du patrimoine scientifique, culturel) et les savoirs prescrits, fixés comme savoirs à enseigner. C'est cet écart qui constitue la transposition, faite d'étagements successifs, depuis l'établissement officiel des savoirs fixés par les programmes et référentiels, en passant par ceux qui figurent dans les manuels et jusqu'aux savoirs effectivement enseignés auprès des élèves. C'est de cet écart dont il est question ici et de ses conséquences concrètes, inévitables, sur les méthodes pédagogiques utilisées, tant dans leurs conceptions que dans leurs mises en pratique.

Les trois axes de la marchandisation scolaire

Depuis la fin des années 80, les systèmes éducatifs des pays industrialisés sont soumis à un feu roulant de critiques et de réformes :...

Antiracisme: sortir des incantations rituelles

Alors qu'il progressait dans toutes les couches de la société, le racisme est longtemps resté, contrairement à d'autres « problèmes de société », un sujet maintenu hors les murs de l'école. Une absence de démarche que l'on justifiait par la formule selon laquelle « moins on en parle, mieux cela vaut ». Avec l'émergence en force de la lutte contre la racisme auprès des jeunes publics, ce long silence des pédagogues est aujourd'hui rompu. Se pose dès lors la question de l'efficacité des diverses approches mises en œuvre, car ici comme ailleurs être entendu est plus facile que de convaincre...

Les enfants sont pris au sérieux

En Flandre, les « methodescholen »  (1) ont le vent en poupe. D'une part, il y a le mouvement Freinet. D'autre part il y a les methodescholen indépendantes, affiliées à la FOPEM, qui chapeaute 17 écoles dont De Buurt. En outre, il y a des écoles qui ne s'affichent pas comme methodescholen mais qui pratiquent des formes d'enseignement similaires.

« Les parents aiment l’enseignement interculturel »

Dirk Van den Bossche est instituteur en 1ère année à l'école St Joris située dans un quartier populaire bruxellois et qui pratique « l' enseignement à méthode ». Il est animateur de l'asbl De Wereldschool qui réalise des projets d'échange avec une école du Sénégal.

Le faciès prime encore trop souvent

Ce qui est présenté depuis 1993 dans l'enseignement Flamand comme une politique de non-discrimination n'est pas seulement un exemple typique d'approche paternaliste et non démocratique, mais aussi un exemple de désinformation du citoyen. C'est une histoire dont les plus directement concernés, les immigrés et les équipes éducatives, ont été exclus dès le départ. Où celui qui osait émettre une critique était excommunié. Une politique glorifiée avec la régularité d'une horloge jusqu'au moment où une recherche scientifique (cfr le géographe social Chris Kesteloot dans De Morgen du 27/9/2000) l'a réduite en cendres.

L’enseignement Freinet est-il soluble dans l’école marchande ?

Depuis quelque 70 ans, Célestin Freinet et les mouvements pédagogiques qui oeuvrent dans la continuité de son action incarnent le projet d'une éducation populaire. Historiquement, le mouvement Freinet s'inscrit dans une perspective révolutionnaire et explicitement anticapitaliste. Quelle surprise de voir aujourd'hui certains principes de la pédagogie Freinet mis en avant par de respectables institutions comme l'OCDE et la Commission européenne. Est-ce une banale tentative de récupération ou bien existe-t-il des convergences réelles entre les pratiques de type Freinet et les objectifs éducatifs actuels du capitalisme ?

Quatre formes de discrimination ethnique dans l’enseignement

Beaucoup d'études montrent que la sélection scolaire s'effectue, non pas sur base des capacités des enfants, mais sur base de leur origine sociale et ethnique (qui d'ailleurs se recoupent très souvent). Cette inégalité frappe au premier chef les enfants issus de l'immigration. Quels sont éléments qui permettent d'en comprendre l'origine et de la combattre ?

St Boniface et St Polycarpe, fêtes des aveugles et des amnésiques

Au moment où fusent les cris de victoire, l'Appel pour une école démocratique (Aped) tient à rappeler : - qu'il n'y aura, contrairement à ce...

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