Une épreuve de qualification

Il m’a été donné de participer au jury de qualification de trois élèves de 6e professionnelle électricité. Professeur de français, béotien en électricité, j’en ai pourtant assez vu pour être conforté dans quelques-unes de mes convictions.

Les ouvriers sont moins égaux que les autres

« Vous méprisez les métiers manuels ! » « Il faut de tout pour faire un monde, il faudra toujours des maçons pour construire vos maisons et des techniciennes de surface pour nettoyer vos bureaux. » « Les intellectuels ne sont pas forcément plus heureux dans la vie. » Ça ne fait pas l’ombre d’un pli, ça nous revient à la figure chaque fois que nous fustigeons les inégalités entre les filières qualifiantes et générales de l’enseignement. Chaque fois que nous pointons du doigt les résultats catastrophiques des jeunes du professionnel, la faiblesse de leurs compétences de base (tests PISA) comme de leurs savoirs citoyens critiques (enquête de l’Aped en 2008). Laissez-nous nous expliquer sur ce point effectivement très sensible…

Arrêtons la catastrophe de l’enseignement bruxellois

Chaque nouvelle édition des études PISA montre que l’en- seignement en Belgique est le plus inégalitaire de l’OCDE. D’autres études montrent que la situation à Bruxelles est encore bien pire ! Ce mercredi 23 février, l'Aped-Bruxelles y consacrait une conférence de presse.

L’éducation européenne est-elle soumise au marché du travail ?

Comment les évolutions du marché du travail influencent-elles l’enseignement ? L’appel lancinant du patronat à plus d’adaptabilité de l’école et de son produit, le jeune employable, reflète-t-il une vraie évolution du marché du travail ? Le patronat forme-t-il un seul bloc ? Ou bien est-il traversé par des contradictions, des rapports de force, certains secteurs ayant des intérêts différents des autres ? Comment se fait-il qu’autant de relais pédagogiques, même de gauche, aient plongé à pieds joints dans l’approche par compétences, alors qu’on ne peut les soupçonner de collusion avec le « grand capital » ? Autant de questions formulées d’entrée par Nico Hirtt[[Aped, voir par ailleurs son intervention en plénière : « Compétences et compétition : deux formes de la dérégulation de l’enseignement en Europe » ]], et qui allaient donner lieu à des échanges palpitants avec Mateo Alaluf[[Mateo Alaluf est sociologue, Docteur en sciences sociales et professeur ordinaire à l'Université libre de Bruxelles, spécialiste des questions relatives à l'emploi, à la qualification du travail et aux rapports entre formation et emploi.]] et Christian Laval[[FSU et Attac, France, voir par ailleurs son intervention en plénière : « Comment la Commission européenne a imposé son agenda néolibéral à l’école »]].

Equité et inégalité dans les systèmes éducatifs européens

Jean-Pierre Kerckhofs, président de l'Aped, et Marc Demeuse, professeur à l'Université Mons-Hainaut, centrent leurs analyses sur les résultats de l'enseignement en Communauté française de Belgique et ses performances, notamment en matière d'équité. L'enseignement y est-il d'un niveau comparable à celui de ses partenaires européens? Fait-il mieux ou moins bien que dans les pays d’un niveau économique comparable? Est-il socialement juste, et ses structures favorisent-elles la réussite et l'émancipation sociale?

PISA ? C’est toujours la catastrophe !

Marie-Dominique Simonet (CDH) et Rudy Demotte (PS) «se félicitent» et «ne cachent pas leur satisfaction» après la publication des résultats de l’enquête PISA 2009. Tout au plus disent-ils vouloir s’abstenir de tout «triomphalisme» et «rester modestes». Voilà bien le discours convenu de la vedette qui sait pavoiser comme il faut : sans en avoir l’air. Mais y a-t-il vraiment de quoi ?

Classes homogènes et classes hétérogènes

Plusieurs personnes, parmi lesquels des professeurs, des parents, des directeurs sont convaincues que la composition des classes vient à déterminer la qualité pédagogique et le niveau atteint par les élèves et par ces mêmes classes. Ces personnes considèrent d’un côté la composition des classes, examinant le niveau de préparation atteint par les élèves – bons, moins bons – et pensent d’un autre côté au surnombre d’élèves dans les classes. La question qui se pose est : faut-il réduire la composition hétérogène des classes ? Ou doit-on la gérer ? Aujourd’hui, je me penche sur la première variable : la composition des classes.

KBC et Assuralia détermineront-ils le contenu de l’enseignement ?

Dès le 1er septembre 2010, de nouveaux standards et objectifs finaux interdisciplinaires entrent en vigueur dans l’enseignement secondaire. Ils ont été approuvés sous le précédent ministre de l’enseignement, Franck Vandenbroucke. (Arrêté du Gouvernement flamand, MB du 3 juillet 2009). Les écoles sont à la recherche de matériel didactique adapté pour mettre ces leçons au point. KBC y voit une opportunité et propose ‘gratuitement’ des kits didactiques. Allons-nous permettre à des entreprises privées telles KBC et Assuralia de déterminer le contenu de notre enseignement ? Un appel aux enseignants et organisations pour ne pas céder de terrain et proposer une alternative progressiste.

Pour une réforme démocratique de l’école

En France, la démocratisation de l'enseignement est en panne. La carte scolaire, qui n'avait déjà pas été pensée comme outil de mixité sociale, est de plus en plus vidée de sa substance. La compétition entre écoles grandit, creusant le fossé de la ségrégation sociale. Cinquante chercheurs de renom lancent aujourd'hui un appel et un site internet. Leur programme: l'école commune...

L’École pour former des « futurs Bill Gates » ?

Des « futurs Bill Gates » ? Ce bout de phrase, mis ici à la forme interrogative, l’est à la forme affirmative dans le dernier numéro de "Prof" (n° 7, septembre 2010). On savait déjà que la marchandisation de l’enseignement était rampante, voilà qu’elle s’affiche au grand jour et sans vergogne. Après le krach financier de 2008 et la remise en cause de plus en plus âpre de la toute-puissance du Marché, le mercantilisme néolibéral revient à la charge en vertu du « théorème de Guetta »* : les succès du néolibéralisme appellent davantage de libéralisme (puisque ça marche) ; les échecs du néolibéralisme appellent aussi davantage de libéralisme (puisque l’on n’a pas encore poussé sa logique assez loin pour le voir enfin advenir). * du nom de Bernard Guetta, chroniqueur à France-Inter.

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