Les exclus de l’école congolaise
Le 30 juin 1960 est la date mémorable de l'accession de la République Démocratique du Congo (RDC) à la souveraineté nationale et internationale, une date fêtée, non, sans raison, avec faste. Pour beaucoup de Congolais, c'était le début de l'ère de la liberté, de la prospérité et surtout de la dignité. Cependant, il fallait rapidement se rendre à l'évidence : la tâche qui attend le jeune Etat libre est plus que démesurée et ce, d'autant que ni la puissance coloniale ni la colonie elle-même ne s'étaient préparées, quelques années plus tôt, à ce sevrage que d'aucuns ont qualifié de prématuré !
Quelle Ecole pour quelle Société ?
Du rapport Thélot au projet de loi Fillon, au vu des déclarations médiatisées, on pourrait croire à un recul significatif : une lecture attentive du projet montre qu'il n'en est rien. Bien qu'habilement masquée, l'ambition libérale reste déterminée, sous un apparent bon sens consensuel. Face à la stagnation des résultats, à la ségrégation qui perdure, qui pourrait contester l'aspiration à une Ecole « plus juste », « plus efficace » et « plus ouverte » ? Mais de quelle ouverture, de quelle efficacité et de quelle justice nous parle-t-on ?
Du rapport Thélot à la loi Fillon…
Claude Thélot a remis son rapport sur l'Ecole au Premier ministre le 12 octobre dernier avec le bon espoir d'en faire un avant projet de la future Loi d'orientation.
Le ministre de l'Education nationale a pourtant tout fait pour donner le sentiment, lors de l'émission « 100 minutes pour convaincre », qu'il se démarquait clairement des propositions contenues dans le rapport Thélot. Il est vrai que ce rapport est un « chef d'oeuvre » des orientations libérales en matière d'école et de service public. Ses ressorts sont purement politiques, économiques et idéologiques (on est très loin des conclusions du débat, pourtant déjà tronqué, qui a eu lieu l'an passé). Il s'agit en fait de proposer les transformations de l'école pour l'adapter aux coordonnées libérales de la société.
Thélot ou l’école de la reproduction
Face aux difficultés liées à la massification de l'enseignement et à défaut de vouloir réellement investir dans la réussite des élèves, deux mauvaises réponses sont habituellement proposées : niveler par le bas ou hiérarchiser les formation. Le Rapport Thélot [[<*>Quelques mots d'explication pour les non-français. En septembre 2003, Luc Ferry, ministre de l'Education nationale, cherchant en vain à ne pas subir le sort qui avait été dévolu à Claude Allègre, installait une commission, dirigée par Claude Thélot, et la chargeait de deux missions. Premièrement, organiser un « grand débat » sur l'enseignement en permettant à tous - professeurs, parents, associations, syndicats, etc - de s'exprimer. Deuxièmement, « mener une réflexion prospective conduisant à identifier des schémas possibles d'évolution de notre système éducatif primaire et secondaire ».
Un an plus tard, Luc Ferry a été défenestré. Mais la Commission Thélot a bien rempli son contrat. Au terme de 26.000 réunions, de 300 contributions écrites en provenance d'associations, de 1.500 lettres et de 15.000 courriers électroniques, la Commission a publié, en avril 2004, un premier rapport de synthèse du débat. Et le 16 octobre dernier Claude Thélot présentait officiellement à Jacques Chirac son rapport final , intitulé : « Pour la réussite de tous les élèves ». Tous les extraits cités dans le présent article proviennent de ce rapport.]] innove audacieusement : il propose de faire les deux à la fois, en réduisant le tronc commun à une peu de chagrin tout en renforçant les mécanismes de sélection.
Dès lors, si ce rapport nous apprend quelque chose, c'est que les marges de manoeuvre des dirigeants des systèmes éducatifs européens sont décidément devenues fort étroites. La similitude entre les thèses de la Commission Thélot et les lignes directrices des réformes initiées depuis plus de dix ans dans les autres nations industrialisées est surprenante : recentrage sur les besoins économiques (au nom de l'emploi, bien entendu), flexibilité, décentralisation et dérégulation, abaissement des objectifs cognitifs au profit de compétences sociales, relationnelles ou directement exploitables par les employeurs, renforcement de la ségrégation sociale, introduction de techniques de management inspirées du secteur privé et surtout, surtout, pas un euro de plus pour sortir l'école de la crise. Le rapport « Pour la réussite de tous les élèves » est un document historique : il constitue l'acte de décès de cinquante années de massification de l'enseignement secondaire en France et, par la même occasion, il enterre les espoirs de démocratisation dont cette époque avait été porteuse.
Un an plus tard, Luc Ferry a été défenestré. Mais la Commission Thélot a bien rempli son contrat. Au terme de 26.000 réunions, de 300 contributions écrites en provenance d'associations, de 1.500 lettres et de 15.000 courriers électroniques, la Commission a publié, en avril 2004, un premier rapport de synthèse du débat. Et le 16 octobre dernier Claude Thélot présentait officiellement à Jacques Chirac son rapport final , intitulé : « Pour la réussite de tous les élèves ». Tous les extraits cités dans le présent article proviennent de ce rapport.]] innove audacieusement : il propose de faire les deux à la fois, en réduisant le tronc commun à une peu de chagrin tout en renforçant les mécanismes de sélection.
Dès lors, si ce rapport nous apprend quelque chose, c'est que les marges de manoeuvre des dirigeants des systèmes éducatifs européens sont décidément devenues fort étroites. La similitude entre les thèses de la Commission Thélot et les lignes directrices des réformes initiées depuis plus de dix ans dans les autres nations industrialisées est surprenante : recentrage sur les besoins économiques (au nom de l'emploi, bien entendu), flexibilité, décentralisation et dérégulation, abaissement des objectifs cognitifs au profit de compétences sociales, relationnelles ou directement exploitables par les employeurs, renforcement de la ségrégation sociale, introduction de techniques de management inspirées du secteur privé et surtout, surtout, pas un euro de plus pour sortir l'école de la crise. Le rapport « Pour la réussite de tous les élèves » est un document historique : il constitue l'acte de décès de cinquante années de massification de l'enseignement secondaire en France et, par la même occasion, il enterre les espoirs de démocratisation dont cette époque avait été porteuse.
Rapport Thélot : logique de renoncement
Les zélateurs et les auteurs du rapport Thélot le présentent volontiers comme le seul moyen, la dernière chance d'affirmer une ambition pour l'école, de sauver le collège unique et d'aller vers « la réussite de tous les élèves » face aux assauts conjugués de tous ceux, conservateurs ou « républicains » défenseurs proclamés de - l'élitisme, pour lesquels notre système éducatif serait victime, non d'une insuffisance, mais d'un excès de démocratisation.
L’école de l’inégalité
Au delà des données factuelles et des statistiques, "L'école de l'inégalité" nous entraine dans une réflexion sur le sens de l'école et de la sélection scolaire, sur le "miracle pédagogique" qui transforme des inégalités sociales en inégalités de résultats et sur les remèdes à avancer pour démocratiser l'enseignement sans en sacrifier la qualité. Cet ouvrage est actuellement épuisé mais nous vous le proposons en lecture en ligne au format PDF
Une école debout !
23 sur 54. Cela sonne comme une mauvaise note. Celle du mal de vivre dans notre école d'enseignement professionnel en discrimination positive. 23 sur...
Enquête sur les discriminations scolaires
Nous, élèves de divers âges de l'Athénée Royal de Waremme (Belgique), avons crée au début de cette année scolaire un groupe d'action et de réflexion sur notre école. Baptisé MAPSE (Mouvement Actif Pour un Système scolaire Egalitaire), il s'est donné pour mission de faire réfléchir les élèves et les professeurs sur les discriminations. Dans cette optique, nous avons organisé de nombreux débats, mené des campagnes d'affichage choc, réalisé un sondage auprès de toute la population scolaire et bien d'autres choses encore.
Education Inc.
Voici le texte complet de la contribution de Nico Hirtt à la Table Ronde organisée par la coordination D'autres Mondes, le 6 mars 2004 à Liège, sur le thème : "Où en est-on avec la marchandisation de l'enseignement ?". Vous pouvez lire le compte rendu cette table Ronde en cliquant ici
Mémorandum
A l'initiative de la Ligue des Droits de l'Enfant, 7 associations et deux personnalités académiques ont décidé de créer une plateforme de lutte contre l'échec scolaire. En travaillant sur base du consensus, la plateforme est arrivée à un Mémorandum reprenant les revendications communes en matière d'enseignement. Ce mémorandum a été présenté à la presse ce mercredi 5 mai 2004. Les membres de la plateforme considèrent ce mémorandum comme une étape et comptent bien collaborer dans la suite, éventuellement avec d'autres associations, afin de forcer les changements nécessaires pour lutter contre le fléau de l'échec scolaire
Les autres associations signataires sont:
la Fédération Francophone des Ecoles de Devoirs
la Code (Coordination des ONG pour les Droits de l'Enfant)
la CGé (Changements pour l'égalité)
La Ligue des Familles
ATD-Quart Monde
et bien sûr la Ligue des Droits de l'Enfant