Réformes de l’école secondaire : un enjeu et des escroqueries intellectuelles

Si nous avons décidé de consacrer un dossier à l’école secondaire (et une journée d’étude le samedi 2 mars 2013), c’est qu’elle constitue l’étage supérieur de l’enseignement obligatoire[[Personne cependant ne niera l’importance capitale de l’école fondamentale (maternelle et primaire). A l’Aped, nous prônons d’ailleurs un continuum de 6 à 15 ans, commun à tous les enfants, et une obligation scolaire dès l’âge de 3 ans. ]] et qu’elle est sujette à une mutation aussi préoccupante qu’insidieuse. Avant de passer en revue quelques-uns des traits de cette mutation en cours, et de vous livrer des témoignages émanant du terrain, il nous faut à tout prix clarifier les termes du débat. Réaffirmer d’abord quel est, selon nous, l’enjeu de l’école : à leur majorité, tous les jeunes doivent disposer des outils intellectuels leur permettant d’exercer une citoyenneté critique, être capables de comprendre le monde et de participer collectivement à sa transformation. Il nous faut ensuite dénoncer les leurres, les escroqueries mentales qui polluent constamment la réflexion sur l’enseignement secondaire. Primo : il y a échec et échec, lutter contre l’échec scolaire ne peut se réduire à faire baisser artificiellement les statistiques du redoublement ou du décrochage. Secundo : non, l’école ne sert pas à lutter contre le chômage, ceux qui le prétendent nous enfument avec un discours pseudo-humaniste, pseudo-social et pseudo-progressiste.

Fuites aux épreuves externes : surprenantes, vraiment ?

Il y avait d’abord eu l’épreuve externe d’histoire du CESS, puis l’examen de sciences du CE1D. Aujourd’hui, c’est au tour de l’examen de néerlandais du CE1D d’être annulé pour cause de fuites. Ce qui nous surprend le plus, dans cette histoire, c’est qu’elle… surprenne !

Principes généraux en vue d’un décret

Voici ci-dessous les principes généraux en vue d'un décret régulant les modalités d'inscription des élèves dans les écoles maternelles et primaires ainsi que pour...

Critiques de l’école numérique

Ouvrage collectif coordonné par Cédric Biagini, Christophe Cailleaux et François Jarrige Le numérique s’implante de plus en plus profondément dans l’enseignement, de l’école à l’université,...

CESS: contenu, déroulement et communication

Nous nous intéresserons au contenu et aux modalités des épreuves. Une chose est de décider d’organiser des épreuves externes, une autre est de décider sur quoi et comment ! Nous avons consulté de façon informelle une dizaine d’enseignants de 6e secondaire, essentiellement des professeurs de français, d’écoles variées sur le plan géographique et socioéconomique. Pour des raisons de confidentialité, nous ne citerons pas leurs noms, mais nous tenons à les remercier pour le temps qu’ils nous ont accordé. Il va de soi que notre échantillonnage est trop faible pour prétendre présenter ici « l’avis des enseignants ». Il n’en ressort pas moins une série de réflexions intéressantes.

CESS: Entretien avec Martine Herphelin, du Service général du Pilotage du système éducatif

Pour en savoir plus sur le CESS et adopter une perspective historique, nous avons interrogé Martine Herphelin, qui a dirigé le Service général du Pilotage du système éducatif en Communauté française de 1999 à 2014. C’est ce service qui gère la conception et l’organisation des épreuves externes en Fédération Wallonie-Bruxelles. Martine Herphelin a donc été une actrice et un témoin de premier plan du processus de mise en place des épreuves externes.

CEB et Histoire : la dérive des compétences

Les questions proposées aux élèves pour s'exercer en préparation du CEB, notamment en histoire, témoignent de l'indigence dramatique qui a résulté de l'approche par compétences. Elles illustrent combien cette approche est contraire à la pédagogie constructiviste dont elle se réclame pourtant.

Une princesse contrainte au « second choix »

A quelques jours de la rentrée scolaire, la presse du Royaume se fait l’écho d’une nouvelle de la plus haute utilité publique : la...

Enseignement professionnel : à mort l’école des classes populaires !

Nous reproduisons ici un texte initialement paru sur le site de la Gauche Écosocialiste. Cet article rend admirablement compte de la subordination de l'École...

Enseignement secondaire, une mue progressive et insidieuse

Le Rénové, initié dans les années ’70, reste la dernière refonte ambitieuse de l’enseignement secondaire en Communauté française de Belgique. Ce qu’il avait de meilleur a été cassé par les mesures d’austérité prises dans les années ’80 et ’90. Depuis lors, on assiste plutôt, d’une part, à une succession de déclarations de pieuses intentions (décret Missions, Contrat pour l’Ecole), et, d’autre part, à des réforme(tte)s qui semblent très disparates. Que peuvent bien avoir en commun, en effet, des mesures aussi différentes que la réforme du premier degré (autour d’un tronc commun jusqu’à 14 ans), l’approche par compétences, la discrimination positive, le décret inscriptions, l’immersion linguistique, les classes-passerelles, la certification par unités (CPU), la multiplication des évaluations externes – certificatives ou non -, l’extension des CEFA, les dispositifs d’accrochage scolaire et le développement des Centres de technologies avancées ? Petit à petit[[Il y a cette tendance des pouvoirs publics à procéder par « expériences pilotes », puis à imposer une généralisation de la réforme (c’est le cas avec les CPU, d’abord testées auprès des mécaniciens automobiles et métiers de l’esthétique).]], pourtant, toutes participent d’un remodelage d’autant plus pernicieux qu’il se fait au coup par coup et que sa logique n’est guère apparente. Dans cet article, nous ferons le point sur quelques-unes de ces mesures… et tâcherons de mettre à nu les logiques sous-jacentes qui les sous-tendent.

Les plus lus...

Articles récents