Plate-forme de lutte contre l’échec scolaire
Il y a un peu plus d'un an, sept organisations - dont l'Aped - et quelques académiques associés dans une « plate-forme de lutte contre l'échec scolaire » adoptaient un Mémorandum. Ce texte part de la catastrophe que représente l'échec scolaire en Communauté Française et reprend les revendications communes afin de s'attaquer de front à ce fléau.
L'objectif de la plate-forme est de lancer un vaste débat de fond sur le rôle de l'Ecole et sur la manière de lui permettre de le remplir. A cette fin, les organisations concernées ambitionnent évidemment d'élargir au maximum la plate-forme afin d'être plus nombreux et donc plus forts pour porter le combat. C'est donc avec grand plaisir que nous avons constaté que différentes organisations nous rejoignaient à la fin de l'année scolaire. Il s'agit de l'association « Lire et Ecrire » ainsi que des principaux syndicats d'enseignants : la CSC enseignement, la CGSP enseignement et le SEL.
Le 8 juin dernier, lors d'une conférence de presse, les nouveaux venus ont expliqué les raisons de leur présence dans la plate-forme. Pour Michel Vrancken (CGSP enseignement), il est temps que les syndicats s'occupent d'autre chose que des salaires des enseignants et de leurs conditions de travail au sens strict. C'est bien sûr un de leurs rôles fondamentaux, mais il est important que les enseignants s'expriment aussi sur l'Ecole qu'ils veulent, sur ce que doit être l'Ecole dans notre société. Prosper Boulangé (CSC enseignement) rajoute que, la situation étant ce qu'elle est, un vaste travail de fond est nécessaire en Communauté Française pour se rapprocher d'un enseignement plus démocratique. Une véritable politique de gauche s'impose précise-t-il. Catherine Sterck (Lire et Ecrire) rappelle que son association s'adresse aux adultes qui désirent combler les lacunes de leur scolarité par un travail d'alphabétisation. Leur seul nombre suffit à démontrer les failles du système scolaire et justifie ainsi la présence de cette organisation dans la plate-forme. Enfin, Vincent Carette (ULB) estime que nous vivons dans une culture de l'échec. « Même dans le Contrat pour l'Ecole, on trouve normal qu'un certain nombre d'enfants soient exclus. En tant que citoyen, j'estime cela inacceptable et en tant que chercheur, je sais qu'il est possible de pratiquer autrement » précise-t-il.
L'année prochaine, la plate-forme se donne pour ambition, sinon d'encore s'élargir, en tout cas d'élargir le débat. Afin de préparer les conditions d'un large mouvement social nécessaire à toute avancée vers un enseignement plus juste. Elle se donne pour objectif de créer à cet égard les outils adéquats.
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Jusqu'à présent, l'intrusion publicitaire dans les écoles prenait des détours plutôt furtifs (journaux de classe et voyages sponsorisés, distributeurs de boissons, valises pédagogiques, concours, jeux, etc.). C'était sans compter sur l'empressement des marchands, qui veulent désormais passer à la vitesse supérieure : la société Campus Media, repérée il y a quelques temps par un encart dans le magazine Trends(1), travaille depuis six ans en Flandre, ainsi qu'aux Pays-Bas et en Allemagne.
Téléchargez et diffusez le tract de l’Aped sur le « contrat stratégique »
Téléchargez le tract de l'Aped, intitulé "Belles intentions et maigres moyens", reproduisez-le et affichez-le dans vos écoles, distribuez-le lors des réunions publiques.
Tract_Aped.pdf
Un projet ambigu !
Afin d'alimenter le débat en cours, l'Aped tient à faire connaître ses réactions au projet de Contrat Stratégique pour l'Education adopté par le Gouvernement de la Communauté Française.
Ne tournons pas autour du pot : ce projet brille surtout par sa terrible ambiguïté !
Si nous partageons bon nombre de ses objectifs déclarés, nous sommes très critiques quant au sort qu'il réserve aux enseignements qualifiants. Et, surtout, nous cherchons désespérément dans ce texte la promesse des investissements - en moyens humains et matériels - nécessaires pour lui donner des chances d'aboutir. Par conséquent, les objectifs progressistes ne pouvant être atteints, faute d'un refinancement digne de ce nom, les objectifs d'inspiration libérale pourraient bien être les seuls à se réaliser, puisqu'ils ne coûteraient pas un euro à la Communauté.
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