Grèce : les étudiants en lutte contre l’ouverture d’universités privées

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Importante mobilisation en Grèce. De nombreuses facultés à travers le pays ont été occupées et, tous les jeudis depuis début janvier, des arrêts de travail permettent à des milliers d’étudiants et d’enseignants de descendre dans la rue à Athènes et dans d’autres villes grecques. Le 7 mars, par exemple, des dizaines de milliers d’étudiants étaient encore dans les rues d’Athènes.

Les syndicats manifestent leur solidarité. Sotiris Poulikogiannis, président de l’Union des métaux de l’Attique et de l’Industrie de la construction navale de Grèce, leur a dit, dans son allocution de bienvenue, qu’il comprenait fort bien ce que représente le projet de loi du gouvernement conservateur, qui tente une nouvelle fois de faire passer le projet d’universités privées, dans un pays où, jusqu’à présent, l’octroi de diplômes universitaires est strictement public.

De quoi parle-ton exactement ? La loi permettrait aux universités internationales d’ouvrir des succursales en Grèce. Mais, même tenues d’appliquer le système d’examen national, et les étudiants tenus de satisfaire aux exigences minimales des examens grecs ou d’être titulaires d’un baccalauréat international, aucun progressiste n’est dupe : ouvrir la porte au privé, c’est inévitablement affaiblir les universités publiques, qui luttent déjà contre le sous-financement, et menacer l’enseignement supérieur gratuit. Une telle loi toucherait l’enseignement supérieur public de la même façon que la privatisation a affaibli d’autres secteurs publics, comme la santé ou les transports.

Ainsi peut-on lire sur les banderoles : «Des diplômes de valeur, des études gratuites», ou encore : «Non aux universités privées!»

De 2008 à 2018, l’austérité imposée au pays s’est traduite par de graves coupes budgétaires dans les universités. En 2020, la Grèce consacrait 7,1% de son budget public à l’éducation, soit le niveau le plus bas depuis au moins 25 ans.

Ce n’est pas la première fois que les gouvernements de droite tentent le coup d’une réforme du système universitaire. A chaque fois recalée pas la rue. C’est tout ce qu’on souhaite à cette version-ci…