Vu de Wallonie ou de Bruxelles, on pourrait croire que nos confrères flamands vivent leur profession plus sereinement. Un meilleur financement, moins de mouvements sociaux… Eh bien, le malaise y est pourtant bien réel, à en juger par la pénurie d’enseignants.
Un article initialement publié dans L’École démocratique, n°95, septembre 2023 (pp. 12).
Au 1er septembre, un total de 3200 places restent toujours vacantes, soit 20% de plus que l’an dernier, selon les chiffres de la VDAB, l’agence flamande de l’emploi. L’agence ne reprenant pas tous les postes disponibles dans l’enseignement, la pénurie de profs est sans doute plus importante encore. À une semaine de la rentrée, une école sur quatre cherchait ainsi toujours au moins un enseignant. Pendant les vacances d’été, au moins un enseignant a en effet décidé de ne pas rempiler dans un établissement sur dix.
Pour faire face à cette situation, Ben Weyts (N-VA) prône la souplesse en termes d’engagement, avec de nouveaux profils (comme celui de professeur invité) ou la possibilité (offerte à 216 établissements) de s’écarter de la procédure habituelle pour attirer des enseignants. La valorisation de l’ancienneté pour les personnes qui exercent comme enseignant sans pour autant être titulaire du diplôme requis, déjà exercée auparavant, porterait des fruits, selon le ministre. L’an dernier, 4697 travailleurs et travailleuses du secteur privé auraient ainsi délaissé leur métier pour embrasser celui d’enseignant en Flandre. Un nombre record et une hausse de 10% par rapport à l’année précédente.
On le déplore avec les organisations syndicales : Weyts fait dans le « quantitatif », au risque d’une baisse de niveau des enseignants, là où une approche « qualitative » devrait s’imposer. Parmi beaucoup d’autres pistes, réduire la charge de travail, par exemple.