Bruxelles: insurmontable problème ou incontournable solution ?

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L’enseignement en Belgique est une compétence communautaire. Nous n’y sommes pas favorables pour de nombreuses raisons. Une d’entre elles est que cette communautarisation intervenue en 1989 a une conséquence importante qui n’est pas souvent évoquée, mais pourtant bien réelle. C’est l’impossibilité, de fait, de faire respecter l’obligation scolaire dans notre capitale ! En effet, les écoles bruxelloises sont sous la tutelle soit de la Communauté Française (CF), soit de la Vlaamse Gemeenschap (VG). Si des inspecteurs de la CF constatent qu’un enfant en âge d’obligation scolaire n’est pas inscrit dans une école francophone, il suffit à ses parents de répondre : « il est dans l’enseignement néerlandophone ». Et bien sûr vice versa. Il n’y a aucune coordination entre les Communautés pour vérifier ces déclarations. On conviendra qu’il s’agit d’un sérieux problème quand on sait que Bruxelles comprend plus de 10 % de la population du pays et que cette population est en moyenne plus jeune. Ce qui signifie que largement plus d’un jeune sur dix échappe au contrôle de son obligation scolaire. Premier problème…

Deuxièmement, la communautarisation complique la mise en œuvre de notre proposition à Bruxelles. Car il faudra bien demander aux parents dans quelle langue ils souhaitent que leur enfant soit scolarisé. Et éventuellement dans quel système d’immersion linguistique. Nous ne souhaitons évidemment pas utiliser ce prétexte pour mettre notre proposition au frigo. Au contraire, nous estimons que Bruxelles démontre que le statu quo n’est pas permis. On ne peut pas se satisfaire d’un tel état de fait. Selon nous, idéalement, les écoles bruxelloises ne devraient plus être « francophones » ou « néerlandophones ». Une partie des cours devraient être donnés en français et une autre en néerlandais. Quels que soient le réseau ou la Communauté dont dépend l’école. Toutes les écoles seraient donc bilingues.

Bruxelles pourrait même servir d’expérience-pilote à grande échelle pour la mise en œuvre du projet. En effet, n’oublions pas que les inégalités sociales sont très marquées dans notre capitale. Si le projet fonctionne à Bruxelles, on peut faire le pari qu’il fonctionnera partout ailleurs. Et c’est en même temps là qu’il est le plus urgent de le mettre en place vu la ghettoïsation très forte de nombreux établissements. On pourrait donc décider de faire fonctionner le système uniquement à Bruxelles dans un premier temps. Les enseignements y seraient très utiles avant une généralisation complète.

Institutionnellement, tout est possible à Bruxelles. On pourrait même imaginer que les écoles bruxelloises reviennent dans le giron du fédéral. Il serait en tout cas nécessaire d’y harmoniser le calendrier scolaire par exemple. Même si on souhaite que, d’ici-là, ce soit le cas pour toute la Belgique.

Bien sûr, si l’idéal serait qu’il n’y ait plus de différence entre les écoles, la situation de pénurie pourrait rendre l’organisation très difficile. Il se pourrait qu’il soit impossible d’organiser 50 % des cours en français et 50 % en néerlandais. Dans ce cas, il resterait des écoles francophones ou néerlandophones, mais avec chaque fois un certain nombre de cours dans l’autre langue. Ce serait sans doute plus compliqué, dans ce cas, de mettre en place le système. Mais pas du tout impossible. Il faudrait juste que les parents fassent un choix supplémentaire dans le questionnaire qu’ils auraient à remplir.

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