Sondés par la Dernière Heure le 2 février dernier, les associations de parents, le Segec et des parlementaires de différents partis se prononcent en faveur d’une refonte du décret Inscriptions. Egalement interrogé dans les colonnes de la DH, l’Aped abonde en ce sens: depuis les premières réformes touchant à la régulation des inscriptions, nous n’avons de cesse d’affirmer que celles-ci sont doublement insuffisantes: elles ne permettent pas de lutter efficacement contre la ségrégation scolaire dans l’enseignement secondaire, et elles laissent de côté l’enseignement fondamental. Pour nous, l’heure d’une régulation ambitieuse, conciliant proximité et mixité sociale, a sonné: il est indispensable de garantir à chaque enfant une place dans une bonne école non loin de son domicile.
Morceaux choisis de l’interview de Nico Hirtt dans la DH :
“Le décret actuel ne concerne qu’une seule des douze années d’enseignement obligatoire. L’enseignement fondamental, où se creusent les inégalités entre élèves, échappe à toute forme de régulation (…). Oui, un autre décret Inscription est possible. Il devrait s’appliquer en maternelle et ensuite tout au long du tronc commun, soit à chaque fois qu’un élève est amené à changer d’école, quel que soit le motif de ce changement (…). La Belgique est l’un des rares pays où l’initiative du choix de l’école revient presque exclusivement aux parents. De ce fait, les parents se retrouvent souvent dans des écoles ghettos de riches ou de pauvres. Remplacer le libre choix des parents par l’obligation de fréquenter l’école la plus proche ne résoudrait cependant pas le problème. D’abord parce que les quartiers sont eux-mêmes socialement polarisés, ensuite parce qu’une obligation pure et simple buterait sans doute sur de trop fortes résistances et impliquerait une révision de la Constitution.”
Pour l’Aped, il est donc indispensable que les pouvoirs publics proposent d’abord à tous les parents une école socialement mixte: “Si on veut que la majorité des parents acceptent l’école qui leur sera proposée, il faut qu’ils aient la certitude d’y trouver un environnement à peu près équivalent à celui de n’importe quel autre établissement de leur choix. Nous parions que dans ce cas, la majorité des parents préféreront la sûreté d’une place garantie », explique Nico Hirtt.
L’Aped organise justement un colloque bilingue sur la question de la mixité scolaire le 22 avril prochain, à Leuven.
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