Serge Dupont, Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak (Faculté de psychologie de l’UCLouvain) viennent de publier une recherche sur le culte de l’enfant-roi dans le revue scientifique Social Sciences. Dans cette étude, ils tentent de « définir un phénomène qui consiste à sacraliser l’enfant, pour placer son intérêt au-dessus de tous les autres », expliquant que ceci se traduira par « une série de comportements, notamment le fait qu’on va diminuer les exigences.«
Interviewés dans Le Soir, ils déclarent: « Une démocratie est cependant exigeante. Elle a besoin de citoyens éclairés, capables de privilégier l’intérêt général et suffisamment matures. Mais le culte de l’enfant va conduire à l’école à une diminution des exigences en termes de connaissances. Au lieu de dire que nous vivons une situation difficile, notamment après deux années de restrictions sanitaires, il faut rappeler que la priorité, cela reste le savoir. L’ignorance est un danger pour la démocratie, dans la mesure où quelqu’un qui est ignorant sera la cible du premier charlatan, prophète ou nationaliste venu. Quand on voit l’étude de l’Aped (Appel pour une école démocratique) sur les connaissances climatiques de jeunes, on est stupéfié du niveau extrêmement bas des élèves sur le sujet alors qu’a priori, cela devrait les intéresser au premier plan. Ainsi 13 % seulement savaient ce qu’était l’effet de serre, alors que cela fait partie du cursus scolaire. Il va donc falloir consolider des savoirs, des bases. »