Le gouvernement Mitsotakis se manifeste par un conservatisme de plus en plus droitier. Aux dernières élections, le parti majoritaire, « Nouvelle démocratie », a d’ailleurs siphonné de nombreux électeurs du parti d’extrême-droite « Aube dorée ».
Particulièrement interpellant : un projet de loi visant à instaurer une nouvelle unité de police spécialement dédiée aux campus et aux facultés.
C’est symboliquement lourd de sens : le pouvoir revient ainsi sur un des héritages emblématiques de la transition démocratique après la chute des colonels, l’interdiction pour les forces publiques de pénétrer dans les enceintes universitaires.
Matériellement parlant aussi : alors que le budget de l’enseignement supérieur est en chute libre, le pouvoir ne lésine pas pour débloquer une enveloppe annuelle permettant de recruter entre 1 000 et 1 500 agents. Selon Aggeliki Adamopoulou, députée du mouvement Mera 25 fondé par Yanis Varoufakis, « le gouvernement envisage de dépenser 30 millions d’euros pour sa police universitaire au moment même où les fonds pour le fonctionnement de l’enseignement supérieur reculent ».
On l’aura compris : pour la droite, il s’agit de « restaurer l’ordre » dans des universités, souvent occupées par les étudiants et les groupes de gauche. L’opposition dénonce une « attaque réactionnaire ».
Source : L’Humanité, 20/01/21