Pour en savoir plus sur le CESS et adopter une perspective historique, nous avons interrogé Martine Herphelin, qui a dirigé le Service général du Pilotage du système éducatif en Communauté française de 1999 à 2014. C’est ce service qui gère la conception et l’organisation des épreuves externes en Fédération Wallonie-Bruxelles. Martine Herphelin a donc été une actrice et un témoin de premier plan du processus de mise en place des épreuves externes.
Qui a eu à l’origine l’idée et la volonté de mettre en place une épreuve externe en fin de secondaire ? Quand ?
C’est Christian Dupont, en 2008, quand il était ministre de l’enseignement.
Quels étaient alors les objectifs officiels de la mise en place d’une telle épreuve ? Est-ce que la volonté que ce soit certificatif existait dès le début ?
L’idée de l’organisation d’un TESS (ancien nom du CESS) a émergé dans un contexte de débat autour de la mise en place d’un examen d’entrée généralisé à l’université. Afin de sortir d’une discussion difficile, Christian Dupont a proposé la mise en place d’un TESS. L’épreuve CEB, commune pour toutes les écoles existait depuis deux ans. Dans ce cadre, je pense que l’idée était bien dès le départ de faire du TESS une épreuve certificative.
Par qui les épreuves du CESS sont-elles conçues ?
Chaque épreuve est conçue par un groupe de travail comprenant quatre enseignants et quatre conseillers pédagogiques, auxquels s’ajoutent entre deux et quatre inspecteurs et un membre de l’administration. Les enseignants et les conseillers pédagogiques sont désignés par les réseaux. Les concepteurs des épreuves travaillent « le nez collé » aux compétences terminales.
A votre connaissance, a-t-on conçu, en parallèle aux épreuves de CESS, des questions d’entraînement, des outils à destination des professeurs pour qu’ils puissent correctement préparer leurs élèves au CESS ?
Non, il n’y pas de tels outils pour préparer au CEB ou au CESS. Par contre, des pistes didactiques sont construites a posteriori des épreuves du CE1D et également des évaluations externes non certificatives. Elles sont transmises aux écoles pour les professeurs concernés.
Les épreuves pour une discipline sont-elles par principe les mêmes pour les différentes filières ?
Non, elles différent selon les filières. En français, il existe une épreuve pour le général et le technique de transition, où tous les élèves suivent le même programme avec cinq heures de cours par semaine, et une épreuve différente pour le technique de qualification et le professionnel. En histoire, l’épreuve vise uniquement le général et le technique de transition là où tous les élèves ont deux heures de cours par semaine. A ce niveau d’enseignement, l’extension des évaluations externes à d’autres matières se heurte à la diversité des filières et des options : on ne peut construire des épreuves communes que sur des contenus communs.
Existe-t-il un système pour recueillir les avis sur les épreuves des professeurs qui font passer les CESS ? Si oui, lequel ?
Oui, les professeurs sont invités à répondre à des questions sur des éléments comme le niveau de l’épreuve, sa lisibilité et son lien avec le travail de l’année. Les informations, recueillies dans chaque école par le chef d’établissement, sont transmises aux groupes de conception des épreuves.
Qui a accès aux résultats du CESS ? Avec quel niveau de précision (par région, par réseau, par école, … ) ?
Chaque enseignant dispose des résultats des élèves de ses classes, chaque chef d’établissement dispose des résultats des élèves de son école. Les résultats globaux, qui ne permettent d’identifier aucun élève ni aucune école, sont publiés par le service du pilotage sur le site enseignement.be. On y trouve des données telles que les taux de réussite, les scores moyens, les scores par question, le cas échéant, les scores par compétences.