Suite aux prises de position récentes de députés libéraux, puis socialistes, en faveur de la suppression de la FWB et donc notamment en faveur de la Régionalisation de l’enseignement, l’Aped (Appel Pour une Ecole Démocratique) tient à exprimer ce qui suit.
1° Nous n’avons jamais été favorables à la Communautarisation de l’enseignement. La Communauté Flamande consacre un budget par élève 20% supérieur à celui de la Communauté Française. Cette situation est inacceptable dans un pays qui se veut démocratique. C’est pourquoi, en tant qu’association présente au Nord et au Sud du pays, nous avons toujours été favorables à un enseignement géré au niveau fédéral
2° A défaut, nous ne verrions pas d’un mauvais œil la Régionalisation de l’enseignement. La situation actuelle a en effet pour conséquence que des jeunes Bruxellois habitant sur le même palier fréquentent des écoles organisées et financées de manières très différentes. La multiplication des PO ou fédérations de PO (pas loin d’une dizaine à Bruxelles !) et l’existence de deux pouvoirs de tutelle sont des facteurs inimaginables de complications. Dans la capitale de l’Europe, la prise en mains du problème de la pénurie de places est rendue quasiment impossible. Ainsi que la simple vérification de l’obligation scolaire.
Nous pensons donc que la transformation des écoles bruxelloises en écoles bilingues dépendant de la seule Région serait un pas dans la bonne direction. Nous émettons néanmoins deux réserves importantes.
- Il est absolument nécessaire qu’il s’agisse d’une vraie Régionalisation. Pas question que celle-ci soit intra-francophone et que les jeunes Bruxellois francophones se retrouvent sous la dépendance d’une COCOF désargentée
- Nous ne partageons pas du tout les objectifs de Régionalisation avancés par les députés en question, soit la nécessité de « coller mieux au tissu économique wallon ou bruxellois ». Ils sous-entendent ainsi qu’une meilleure adéquation école–entreprise permettrait de créer de l’emploi, ce qui est faux. Surtout, ils oublient le rôle principal qu’une société qui se veut démocratique se doit d’assigner à son enseignement : permettre à tous les jeunes d’acquérir les connaissances et les compétences utiles pour comprendre la société et le monde dans lesquels ils évoluent afin d’être capables d’y impulser les transformations nécessaires