La Région bruxelloise dispose désormais de l’instrument dont le gouvernement bruxellois souhaitait la doter pour relever le défi de l’emploi en particulier chez les jeunes: une Task Force Emploi Formation Enseignement Entreprises composée de représentants des partenaires sociaux bruxellois, des ministres régionaux et des ministres communautaires (L’Avenir, 21/1/15)
Toujours le même mensonge : on va combattre le chômage par une meilleure adéquation école-entreprise. Faut-il rappeler que les emplois vacants représentent entre 1,0 et 1,4% du marché du travail ? Alors que le chômage s’établit à 10-15% selon le mode de calcul. Donc même en supposant que tous les emplois vacants seraient comblés par une meilleure qualification (ce qui est évidemment excessivement optimiste) ; même en supposant que tous ces emplois comblés n’auraient aucune incidence secondaire sur d’autres emplois (dix restos qui recrutent, ne nous feront pas manger plus, ce sont donc des ventes en moins et des emplois supprimés ailleurs) ; même dans toutes les hypothèses les plus optimistes, l’amélioration de la formation ne pourra jamais éliminer qu’un dixième du chômage. En d’autres mots, pour neuf jeunes sur dix, il sera toujours aussi difficile de trouver un emploi, avec ou sans diplôme. Et ils seront donc à peu près toujours autant les proies des bonimenteurs qui promettent de donner « un sens » à leur vie. Oui, ils ont besoin de trouver un sens à leur vie. Mais l’école ne doit pas leur mentir en promettant des emplois et des richesses qu’ils n’auront pas. Ils veulent se battre contre ce monde ? Eh bien que l’école leur en donne les armes ! Pas les Kalachnikov, mais les armes intellectuelles, les armes du savoir, les armes de la réflexion critique, les armes d’une capacité d’action collective efficace, les armes pour transformer la haine du mécréant en haine d’un système social soumis au capital.