« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. », disait Bertolt Brecht. A l’Aped, nous avons choisi de combattre !
Dans une démocratie de façade comme la nôtre, le pouvoir échappe au peuple dans la fraction de seconde où il a pu l’exercer. Une fois le bulletin de vote glissé dans l’urne, les pouvoirs économiques, appuyés par leurs innombrables relais politiques reprennent la main, sourds aux revendications de justice. Seuls alors les mouvements sociaux ont une chance de leur faire entendre raison.
L’Appel pour une école démocratique a été lancé dans un tel contexte : en 1995, le gouvernement de la Communauté française s’apprêtait à réduire drastiquement les moyens de l’enseignement. Des enseignants flamands étaient venus manifester leur solidarité avec le combat des francophones : l’Aped/Ovds était né.
Et c’est dans un tel contexte que notre association aborde sa vingtième année. Au niveau fédéral, le programme d’un gouvernement ultralibéral, émanant d’une droite totalement décomplexée, où certains confessent publiquement des sympathies pour l’extrême droite, fait froid dans le dos.
Les nouvelles en provenance des gouvernements communautaires ne sont pas vraiment meilleures : depuis des lustres déjà, les entités fédérées, responsables de l’enseignement, mènent des politiques d’inspiration néolibérale, instrumentalisant toujours plus l’école au service de l’entreprise privée et continuant de reproduire les inégalités sociales.
Pourtant, le peuple n’est en rien responsable de la « crise » dont on lui présente la facture. Les arguments avancés par les autorités pour justifier la violence de leur agression – l’Etat providence a été trop généreux, il s’est montré piètre gestionnaire, trop d’assistés sociaux profitent du système, il faut alléger la fiscalité des entreprises pour les rendre compétitives, l’espérance de vie augmentant, il faudra travailler plus pour maintenir les pensions, etc. –, ces arguments sont tous fallacieux ! Aucun ne résiste à une information et une analyse sérieuses. Et l’austérité ne marchera pas, on le voit en Grèce, en Espagne et ailleurs, elle ne fera que nous entrainer dans une spirale de récession. Pendant que les milliardaires empilent les milliards. Ce que nous vivons n’est pas une crise… c’est une escroquerie !
Le leitmotiv de l’Aped/Ovds garde tout son sens : l’enjeu reste de comprendre le monde et de lutter collectivement pour le transformer.
Pour nous, cela signifie que, bien sûr, nous poursuivrons notre travail d’analyse critique de l’école et de la société actuelles et nous continuerons de promouvoir notre projet d’Ecole démocratique. Mais nous serons également, avec tous les travailleurs et les allocataires sociaux, dans les manifestations, dans les piquets de grève, dans les assemblées syndicales.
Notre association devra continuer de se développer en tant que mouvement. L’année qui s’achève nous a vus organiser deux premières, une journée de formation de cadres et une journée des membres. Nous poursuivrons sur cette voie. Plus que jamais, nous appelons nos membres et sympathisants à se mobiliser, à se dynamiser. Face au défi que nous lance la droite, nous ne serons jamais trop nombreux à remettre en cause les mythes et les simplismes qui « justifient » les politiques antisociales, à les critiquer publiquement et à nous battre pour une autre société possible, libre, égalitaire, fraternelle et en paix avec la nature.
« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. », disait Bertolt Brecht. A l’Aped, nous avons choisi de combattre !