On entend fréquemment les partisans des politiques libérales soutenir que l’existence d’un secteur privé d’éducation serait un facteur qui stimulerait la qualité globale de l’enseignement. Et parmi les sources qui relaient volontiers cette thèse on compte nombre de documents émanant de l’OCDE. Il est donc particulièrement intéressant — et plaisant — de constater que le think-tank du capitalisme mondial se trouve désormais obligé de reconnaître que l’école privée n’est aucunement un facteur de qualité.
L’OCDE se trouve prise au piège de ses propres enquêtes PISA. Dans une note de la série « PISA in Focus », publiée en 2011, des chercheurs travaillant pour l’OCDE indiquent que, comme on pouvait s’y attendre, « les élèves qui fréquentent les écoles privées on tendance à avoir des performances significativement supérieures dans les test PISA que les élèves des écoles publiques« . Mais, ajoutent les auteurs, « les élèves des écoles publiques issus d’un même milieu socio-économique que ceux des écoles privées ont des performances identiques« . Qui plus est, « les pays qui ont un pourcentage d’enseignement privé plus important n’ont pas des performances globales plus élevées aux tests PISA« . En fait, les études PISA montrent que lorsque les écoles publiques disposent des mêmes conditions de travail que les écoles privées et lorsqu’elles recrutent les mêmes publics, le surcroît de performance de l’enseignement privé disparaît. Comme ces conditions sont rarement remplies, le choix des parents en faveur d’une école privée traduit généralement davantage une volonté de placer leur enfant dans un milieu favorisé (socialement ou sur le plan des moyens dont dispose l’école) qu’un réel choix de « qualité » d’enseignement. Et c’est l’OCDE qui le dit !