L’Aped invite ses membres et sympathisants à manifester…
Dimanche 17 mars 2013 à 14h00
Rassemblement à Liège, Parc de la Citadelle, rue des Glacis, devant l’Enclos des Fusillés
Et marche vers le Centre fermé pour étrangers de Vottem
En ces temps de crise où la xénophobie reprend vigueur, en ces temps surtout où les raisons de fuir la guerre, les persécutions, la misère, les catastrophes climatiques, ne font que s’intensifier à l’échelle de la planète, entrons en résistance pour dénoncer une politique d’asile et d’immigration qui bafoue les droits humains !
Dans les centres fermés pour étrangers sont détenues des personnes qui n’ont commis aucun crime, si ce n’est celui de ne pas ou ne plus avoir de titre de séjour valable ! A partir de ces centres ont lieu chaque jour des expulsions très violentes : dès la deuxième tentative, ce sont 7 agents de la police fédérale qui emmènent dans les avions des personnes menottées, le corps scotché par une sangle, avec parfois obstruction de la bouche pour empêcher les cris. En 2011, il y a eu aussi 8 vols militaires sécurisés (expulsions collectives).
Le gouvernement DI RUPO a décidé d’intensifier de toutes les façons possibles la politique dite de « retour », c’est-à-dire d’éloignement, quel qu’en soit le coût.
3/4 des demandes d’asiles sont rejetées. Une liste de pays « sûrs » restreint encore le droit d’asile. Les demandes d’asile de personnes en provenance de l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, de Macédoine, du Kosovo, de la Serbie, du Monténégro et d’Inde sont traitées de manière accélérée en 15 jours.
Pour améliorer les performances en matière d’expulsion, la nouvelle Secrétaire d’Etat à l’asile et l’immigration, Maggie De Block a obtenu un budget supplémentaire pour ouvrir le nouveau centre fermé « Caricole ». Elle a aussi créé 300 places « de retour » dans 4 centres ouverts existants, et a acheté un bâtiment à Holsbeek pour y ouvrir un centre de retour. Les demandeurs d’asile déboutés sont emmenés dans ces « places de retour » afin de préparer leur éloignement, soit « volontaire » (sous pression), soit par la force, en terminant par la case centre fermé.
Aujourd’hui un grand nombre de personnes qui avaient introduit un dossier de régularisation lors de l’instruction de 2009 (basée sur l’ancrage local durable ou l’obtention d’un contrat de travail) reçoivent une réponse négative, alors qu’en 2010 les réponses positives avaient donné espoir… Des personnes vivant ici depuis de longues années se voient refuser la régularisation parce que le document d’identification délivré par leur ambassade n’est pas jugé conforme, ou parce que le salaire prévu dans un contrat de travail est inférieur de quelques euros à ce qui a été prévu, par exemple…
Depuis l’application de la circulaire Wathelet en 2011, c’est une véritable traque aux sans papiers qui est organisée : les demandeurs de régularisation sont convoqués à la commune pour recevoir leur réponse négative, et sont identifiés avec photos. 30 jours après la délivrance de l’Ordre de quitter le Territoire, s’ils n’ont pas obtempéré au retour dit « volontaire », ils peuvent être arrêtés à leur domicile, même si un recours est toujours pendant. Même risque pour les demandeurs d’asile à l’issue du recours. Les fonctionnaires de l’Office affectés aux polices des grandes villes dressent les listes pour les arrestations.
C’est ainsi que se remplissent les centres fermés : plus de 7000 personnes en 2011 (il faut y ajouter 137 familles dans des lieux d’hébergement distincts). C’est ainsi qu’au bout du compte plus de 10.000 personnes ont été éloignées en 2011 (expulsions, refoulements à la frontière et départs volontaires).
Dernier fait à charge : nous constatons que des couples sont séparés, ainsi que les enfants de l’un de leurs parents. Tout cela nous montre bien qu’il n’y a plus aucune humanité dans cette politique d’asile et d’immigration.
Nous, citoyens de toutes les générations, voulons rappeler les résistances d’hier, pour réclamer une politique qui respecte les droits humains les plus élémentaires : le droit d’asile, la liberté de circulation, le droit à la sécurité, le droit de vivre en famille.
A l’initiative du CRACPE, Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers
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