Le papa et la maman d’une élève de 6e primaire nous ont écrit afin de nous faire part de leurs inquiétudes et de leur colère par rapport aux modalités d’inscription en secondaire. Un courrier symptomatique, comme nous en recevons régulièrement. Nous le publions ci-dessous, accompagné de la réponse que nous leur avons fait parvenir. L’occasion de rappeler les positions de l’Aped en la matière.
Madame, Monsieur,
Notre fille Amandine, 11 ans, très bonne élève est sans école. Le décret a décidé pour elle: elle n’ira pas dans une école de son choix.
Nous nous sentons discriminés. Amandine se sent rejetée.
Depuis deux ans pourtant, nous nous sommes investis et avons pris des renseignements sur les projets pédagogiques et éducatifs de différentes écoles. Nous les avons visitées avec notre fille et avons, après une certaine réflexion, opté pour trois choix. Le résultat ne nous laisse aucun espoir, car sa meilleure place est 34ème!
Nous avons reçu un indice socio-économique pénalisant et absurde de 1.88 alors que d’autres personnes « plus nanties », vivant dans un quartier résidentiel cossu ont obtenu un indice de 0.2 (grâce à un quartier social situé à plusieurs centaines de mètres de chez eux) ne reflétant en rien leur « niveau de vie ». Ils ont donc obtenu leur premier choix d’école.
Pour être certains qu’Amandine ne se trouve pas sans école en septembre et sur les conseils « avisés » de la CIRI et de membres du cabinet de la Ministre Simonet, nous avons fait une inscription «chrono» dans une école inconnue de nous et d’elle, dont nous ne connaissions rien des projets éducatifs. A la lecture de ceux-ci, nous nous rendons vite compte que cette école n’est pas adaptée à Amandine. Il s’avère que cet établissement propose un soutien personnalisé pour des élèves en difficultés. Donc en y étant inscrite, Amandine prive un élève moins doué de l’aide dont il aurait besoin! Mais le décret ne nous laisse pas le choix!
Nous sommes révoltés, tristes, désemparés, dégoutés de mettre notre fille dans une école que nous n’avons choisie, ni pour son projet pédagogique, ni pour son projet éducatif, mais bien parce qu’il y restait de la place!
Le décret met des familles en état de stress pendant plusieurs mois, crée des difficultés d’organisation et de transports, place des enfants dans des écoles qui ne leur sont pas adaptées.
Pour rappel, nous parlons d’enfants de 11-12 ans qui doivent subir ce stress qu’on aurait pu leur éviter. Amandine ne va pas bien, ne dort plus, est excessivement stressée. Tout ceci à trois semaines du CEB.
Le décret est responsable!
NON! Le décret ne donne pas la liberté et l’égalité à tout le monde.
Le décret se voulait « transparent ». Nous voyons, en pratique, qu’il n’en est rien!
Que nous proposez-vous?
En vous remerciant de votre attention,
Yvette et Sylvain Parent
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Voici la réponse que Nico Hirtt a fait parvenir aux parents d’Amandine :
Chers Monsieur et Madame Parent,
Je comprends fort bien votre désarroi, votre inquiétude et votre colère. Se retrouver à un mois de la fin de la sixième primaire sans savoir dans quelle école secondaire ira Amandine, c’est effectivement intolérable, pour ne pas dire inhumain. Pour Amandine comme pour vous.
S’il n’est pas en notre pouvoir, comme association de défense d’un enseignement démocratique, de trouver une solution au cas précis et urgent de votre fille, celui-ci nous interpelle néanmoins car il est de notre responsabilité de réfléchir aux causes de cette situation et de proposer les moyens d’éviter que de tels drames se reproduisent.
Il faut, avant toute chose, diagnostiquer exactement le mal. Il me semble que vous posez incorrectement le problème en regrettant qu’Amandine «n’ira pas dans une école de son choix». Il est en effet matériellement impossible de faire en sorte que tous les élèves obtiennent l’école de leur choix (ou du choix de leurs parents). Le nombre de places dans les établissements étant forcément limité, il se trouvera tout aussi forcément des établissements où le nombre de demandes sera excédentaire. La suppression du décret n’y changerait rien puisqu’elle ne créerait pas davantage de places dans l’école choisie. En revanche, cette suppression signifierait d’en revenir à l’anarchie totale qui régnait jadis en la matière. Au mieux ce serait le retour au principe douteux du «premier arrivé, premier servi» ou encore de la loterie. Au pire, on verrait renaître le petit jeu des passe-droits et des relations privilégiées. Vous conviendrez avec moi que votre situation ne serait pas plus enviable si Amandine s’était vu refuser son inscription en raison d’un embarras de circulation le jour de l’inscription ou parce vous ne fréquentez pas le même club de tennis que le directeur de l’établissement visé. Et même si le hasard avait été favorable à Amandine, vous comprendrez évidemment que cela n’aurait été possible qu’en plongeant un autre enfant, d’autres parents, dans le drame que vous vivez aujourd’hui.
Il vaut donc mieux poser en principe l’impossibilité d’assurer à chacun l’école de son choix. Alors, la question cruciale devient : comment faire en sorte que, malgré cette impossibilité, l’affectation des élèves aux écoles se fasse sans douleur ? En d’autres mots : comment faire en sorte que l’inscription dans telle ou telle école soit, finalement, mois cruciale, moins angoissante pour les parents et pour les élèves ?
Posons la question autrement : pourquoi votre situation actuelle vous apparaît-elle comme intolérable ? Pour deux raisons, me semble-t-il. Premièrement, parce que l’école finalement obtenue ne vous satisfait pas. Deuxièmement parce que la période d’incertitude et d’attente que vous venez de traverser a été particulièrement éprouvante.
Analysons, si vous le voulez bien, ces deux raisons.
Que certaines écoles ne vous plaisent pas, cela est parfaitement compréhensible et légitime. Notre Communauté française a le triste privilège d’avoir le système éducatif le plus inégal qui soit. Les enquêtes PISA, par exemple, montrent qu’il n’est guère de pays développé où les niveaux moyens de prestation des élèves — en mathématique, en sciences ou en lecture — sont aussi disparates d’un établissement à l’autre que chez nous. Dans ces conditions, on ne s’étonnera pas de voir les parents — du moins ceux qui ont eu la possibilité de s’informer sur la question — rechercher à tout prix une place dans les écoles dont le niveau réel ou supposé est le plus élevé. Que les choses soient donc claires : aucune régulation des inscriptions ne sera satisfaisante, aussi longtemps que subsisteront ces énormes écarts entre écoles.
Or, d’où proviennent-ils, ces écarts ? La première réponse à cette question est tellement évidente qu’on a du mal à comprendre que les ministres successifs ne s’y soient pas attelé en priorité. Il s’agit d’un phénomène structurel. Bien que le premier degré secondaire soit, en principe, commun pour (presque) tous les élèves, les établissements scolaires organisent ensuite des filières d’enseignement différentes : générales, techniques ou professionnelles. Et à l’intérieur de ces filières il existe, comme on sait, une vaste hiérarchie d’options. Par la force des choses, le recrutement au premier degré dans un établissement proposant exclusivement des filières générales de type «latin – maths fortes» sera sensiblement différent de celui d’une école se spécialisant dans l’enseignement de qualification. Le flou des programmes aidant, les bases en mathématique, en français ou en sciences acquises au terme du premier degré dans ces deux écoles seront également fortement inégales. Il conviendrait donc, tout d’abord, de dissocier complètement — y compris sur le plan des implantations géographiques — les années de formation commune des années de formation spécialisée ou optionnelle. Cela peut se faire de deux façons : soit en créant un premier degré secondaire autonome (sur le modèle du «collège» français) ; soit en fusionnant les années primaires et les (2, 3 ou 4) premières années du secondaire en une «école fondamentale commune» (sur le modèle de ce que connaissent par exemple les pays nordiques où l’école de base rassemble tous les élèves de 7 à 16 ans, sans distinction de filières). Notre association plaide plutôt pour cette une solution du deuxième type, pour diverses raisons qu’il serait trop long d’énumérer ici.
La deuxième cause de l’inégalité entre les établissements, même s’agissant d’écoles qui proposent des filières similaires, nous ramène au point de départ de notre réflexion : le libre marché scolaire. En effet, la forte volonté des parents de «choisir une bonne école» pour leur enfant n’est pas seulement une conséquence des inégalités entre établissements, c’est aussi l’un des facteurs qui contribuent à générer et à entretenir ces inégalités. Il se trouve que, pour diverses raisons sociologiques et pédagogiques, les parents des élèves les plus «performants» sont aussi, souvent, les plus déterminés dans le choix de «la bonne école». Il ne s’agit évidemment pas d’une règle, mais c’est néanmoins une tendance statistique avérée. Donc, lorsque tous les parents des meilleurs élèves (ceux qui bien souvent jouissent aussi du meilleur soutien pédagogique extra-scolaire) placent leurs enfants dans les mêmes écoles, celles qu’ils croient être les «meilleures», on ne s’étonnera pas si, à la longue, celles-ci finissent effectivement par devenir les meilleurs. Pas forcément en termes de pédagogie, mais assurément en termes de concentration d’élèves hautement performants.
Ainsi, non seulement le «libre choix» est-il un leurre, puisqu’il est matériellement impossible de garantir ce choix pour tous, mais en plus il est une des causes majeures du problème.
Une solution commence à se dessiner. Mais avant de l’énoncer, je voudrais revenir à la deuxième source de votre légitime mécontentement : vous venez de vivre plusieurs mois de tensions et d’inquiétudes qui, même si le résultat final avait été plus conforme à vos espoirs, constituent en elles-mêmes une souffrance inadmissible. Et parfaitement inutile. Car il n’y a aucune raison pour que la liberté des parents de choisir leur école doive se transformer, comme aujourd’hui, en obligation de choisir. En obligation de démarcher, de faire la queue, de rester dans l’incertitude…
Voici donc ce que l’on pourrait faire.
Il faudrait commencer par restructurer l’enseignement de façon à créer une véritable école commune d’environ dix années (disons de l’actuelle 3e maternelle à la 3e secondaire, pour fixer les idées). Ces écoles «communes», «fondamentales» ou «de base», comme on voudra les nommer, dispenseraient le même enseignement général et polytechnique à tous les élèves, dans des entités de taille modeste. Elles disposeraient des moyens et de l’encadrement nécessaire pour permettre à tous les élèves d’une cohorte de parcourir ces dix années de concert.
Comment, dans ce cadre-là, pourraient se passer les inscriptions scolaires ? Lorsqu’un enfant serait en âge d’entrer à l’école (ou s’il était amené à devoir changer d’école pour des raisons familiales, professionnelles, résidentielles ou autres) les parents commenceraient par recevoir une proposition d’établissement scolaire. S’ils acceptent cette proposition, l’affaire s’arrête là et la place de l’enfant est garantie. Mais bien sûr, ils seraient libres de refuser. Dans ce cas, et dans ce cas seulement, ils devraient, comme aujourd’hui, aller s’inscrire sur des listes d’attente qui, forcément, déboucheraient sur l’un ou l’autre critère de sélection si les demandes excédaient l’offre de place.
Tout porte à croire que la grande majorité des parents préféreront s’en tenir à l’école qui leur sera proposée. Parce que c’est plus sûr que de prendre le risque de s’engager sur le «marché scolaire» sans savoir où l’on trouvera de la place. Et parce que le système d’école commune aura très fortement réduit les écarts de «niveaux» entre établissements. De ce fait, les phénomènes de concentration sociale résultant du libre choix seront eux aussi fortement atténués ce qui diminuera derechef l’attrait d’un recours au «libre choix». Et ainsi de suite : on s’engagerait dans un cercle vertueux.
Pour améliorer encore le système, on peut imaginer que les propositions d’écoles soient faites non seulement sur base du lieu d’habitation et du regroupement familial, mais aussi en recherchant de façon pro-active la création de mixité sociale. Dans les grandes villes surtout, où les distances entre quartiers socialement disparates sont assez réduites et où les transports en commun peuvent être adaptés en fonction de l’offre scolaire, il est possible d’éviter de reproduire la ségrégation sociale résidentielle au niveau des établissements scolaires. Ou au moins d’atténuer cette reproduction.
Voilà donc un système qui, tout en préservant intégralement le droit des parents qui souhaitent exercer leur libre choix, éviterait aux autres d’en subir les conséquences et empêcherait l’excès de marché scolaire de générer les inégalités que vous savez.
Je comprends fort bien que cette réponse n’apporte aucunement une solution immédiate au problème concret que vous affrontez aujourd’hui. Mais puisque notre association est de celles qui ont demandé depuis longtemps une régulation des inscriptions, je tenais à vous expliquer en quoi le décret inscription est encore largement insatisfaisant mais aussi en quoi il n’est nullement la cause du drame que vous avez vécu. C’est un peu comme la ceinture de sécurité : pour 1000 vies sauvées, elle en sacrifie une en restant bloquée quand la voiture est en feu. La différence, je vous le concède, c’est que le bilan des pertes et des profits du décret inscription est loin d’être aussi favorable (même si je suis persuadé qu’il demeure positif).
Il me reste à formuler un voeu. Rassurez Amandine. Dites-lui bien que les professeurs qu’elle trouvera dans son école en septembre ne seront pas moins bons que ceux de l’école où vous auriez préféré l’inscrire. A ce sujet, je m’étonne de votre réaction négative par rapport au «soutien personnalisé» proposé dans l’établissement où votre fille a finalement trouvé une place : si, comme vous le pensez, Amandine est trop «douée» — probablement plutôt : trop bien encadrée par ses parents — pour risquer de se trouver en difficulté, tant mieux pour elle et cela laissera aux enseignants chargés de cette remédiation le temps de mieux s’occuper des autres. Et puis, qui sait, peut être Amandine sera-t-elle un jour très heureuse de bénéficier, à son tour, de ce soutien personnalisé. Mêmes les «très bonnes élèves» de primaire comme Amandine deviennent un jour des adolescentes moins prévisibles… En tout état de cause, le fait que l’école en question inscrive ce soutien personnalisé dans son projet pédagogique me semble plutôt de bon augure quant à l’investissement et au sérieux des enseignants de cet établissement. Je pense que vous devriez vous en réjouir.
Quoi qu’il en soit, encouragez Amandine à continuer de bien travailler. Et s’il s’avère, comme vous semblez le croire, qu’elle a plus de facilités que d’autres, encouragez-la également à aider ses condisciples à progresser. Peut-être parviendrons nous ensemble, Amandine, vous ses parents et nous ses professeurs, à faire mentir les statistiques. Et peut-être même éveillerons nous chez votre fille une vocation pour ce qui reste, envers et contre tout, le plus beau métier et l’une des plus nobles occupations au monde : transmettre la culture, éduquer, émanciper.
Bien cordialement,
Nico Hirtt
Mais non, mais non
Je ne peux marquer mon accord avec le fonds de cet article.
De quoi s’agit-il?
Une erreur fondamentale a été commise le jour où une ministre a décrété que les écoles seraient organisées sur base du comptage de janvier de l’année précédente.
L’encadrement et les subventions de fonctionnement sont donc figés pour l’année suivante.
Il devient dès lors légitime que les chefs d’établissements (et les PO) limitent leurs inscriptions au niveau des moyens mis à leur disposition.
Les écoles en croissance sont donc pénalisées. Alors que celles qui vivotent ont une prime…puisqu’elles disposent de moyens supérieurs…
Il serait judicieux de supprimer ce décret inscription inique qui ne règle rien en matière de mixité sociale (cela ne se décrète pas, ça se vie) et de décréter que la période d’inscription dans les écoles se passe du 1er juillet au 15 août. Les inscriptions clôturées le 15 août permettent aux équipes scolaires et à l’administration d’organiser les écoles pour le 1er septembre sur base des chiffres d’inscriptions DE L’ANNEE réelle.
Ainsi donc chacun pourrait trouver une école de son choix puisque les directions (et les PO, par conséquent) sauraient qu’elles peuvent adapter leurs structures en fonction de la demande.
Mais c’est sans doute trop simple…..
A réfléchir…
Un peu simpliste…
C’est en effet plus compliqué que ça.
Premièrement, il est inexact d’affirmer que les effectifs du 15 janvier « bloqueraient » systématiquement l’organisation des écoles. Cela n’est vrai que si la variation du nombre d’inscrits est inférieure à 10%.
Cette disposition n’a rien de pénalisant pour les écoles « en croissance » et elle n’offre aucune « prime » aux autres. Elle veille simplement à ce que de petites fluctuations des effectifs, d’une année à l’autre, ne viennent pas bouleverser l’organisation des équipes éducatives. C’est une mesure de bon sens.
En revanche, lorsqu’il existe une différence positive ou négative de plus de 10% entre le nombre total d’élèves réguliers inscrits au 1er octobre de l’année scolaire en cours et le nombre total d’élèves réguliers au 15 janvier de l’année scolaire précédente, le nombre de périodes-professeur applicable à partir du mois d’octobre est le résultat de la moyenne arithmétique entre le NTPP calculé au 15 janvier et le NTPP calculé sur base du nombre d’élèves inscrits le 1er octobre. Donc il y a bel et bien une marge de croissance pour les écoles qui recruteraient un grand nombre d’élèves en plus, d’une année à l’autre.
Cependant, les bâtiments, eux, ne sont pas extensibles à l’infini. Et c’est heureux. Car à quoi cela servirait-il d’avoir des écoles mammouth de 2000 élèves si, 500 mètres plus loin, il y a des locaux inoccupés. C’est le cas à Bruxelles puisque certains établissements sont loin d’afficher complet.
Le décret inscription est largement insuffisant. Mais il n’est pas « inique », contrairement à ce que vous affirmez sans d’ailleurs argumenter.
Hasard et choix
Parfois, le changement, c’est bien. Arrivé en 1988 dans une école choisie pour sa proximité, sans rien connaître de son projet éducatif, je suis tombé dans une école très populaire. Mon amie était la seule fille aux cheveux blonds… C’est sans doute à cette période que j’ai capté que l’intelligence, c’était la faculté d’adaptation à son milieu. Et c’est sur ces bancs et dans ces couloirs, que j’ai acquis une série d’aptitudes utiles pour la vie en société. Bien sûr, le niveau était en-dessous de tout, mais finalement, cette époque reste la période où j’ai appris à vivre et à m’adapter aux multiples différences qui composent notre société. Je pense donc qu’Amandine peut transformer cette expérience en richesse et elle a la chance d’avoir des parents qui peuvent sans doute l’éveiller en élargissant ses connaissances. J’aimerais qu’elle réagisse personnellement à ce message pour voir si elle ne pense pas que cette expérience peut être aussi enrichissante.
le rationnel et l’arbitraire
Bonjour,
ma fille est exactement dans le même cas que celui d’Amandine: aucune des 5 écoles que nous avons choisies ensemble dans le voisinage de la maison ne peut la prendre dans ses rangs. Nous habitons Schaerbeek, dans un quartier défavorisé (par ailleurs comment se procurer la liste des indices socio-économiques des quartiers bruxellois?) et sa petit soeur rentre en septembre dans la section maternelle de l’école de notre 1er choix mais elles ne sont plus adossées (pourquoi? Les deux sections sont dans le même bâtiment!).Nous avons choisi des écoles aussi bien du libre que de l’officiel, bref, nous n’avons pas faits les « difficiles », le principal critère à nos yeux étant d’ancrer nos enfants dans le quartier, et d’éviter les trajets stressants et polluants à travers la ville.
Malgré cela, Lisa n’a pas de place.
Ce qui me révolte le plus est en fait très simple: la majorité des familles a eu le choix de l’école, et une minorité, non. Et à cette minorité on explique par A + B les raisons « objectives » de cette discrimination. Je vous assure que j’ai beau retourner le problème dans tous les sens, je me retrouve à chaque fois face à ce fait incontournable: nous n’avons pas le choix et d’autres oui.
Voilà, je vous remercie de m’avoir donné l’occasion d’exprimer et vous souhaite un très bel été,
Nathalie
Preuve que le libre choix ne marche pas
Bonjour,
Ce témoignage est extrêmement intéressant, car il met le doigt sur la principale faiblesse du décret inscriptions : ce sont toujours les parents qui sont obligés de trouver une école. Et cela n’est pas normal. Dans le système que défend l’Aped, on vous aurait d’abord proposé une école proche de votre domicile. C’est uniquement en cas de refus de cette proposition que vous auriez dû, comme maintenant, chercher une autre école pour votre fille. Je vous invite donc à soutenir activement notre projet. Ça ne profitera plus à votre fille, sans doute, mais cela évitera ces souffrances à d’autres parents et enfants.
Simonet, revois ton décret!
Bonjour,
Ma fille est également en liste d’attente dans 4 écoles (dont 2 écoles situées à 2 kms & 3 kms de chez nous), cela parce que son école primaire n’est pas reconnue par la Communauté française (école néerlandophone) et qu’on lui a attribué un indice moyen au lieu de calculer l’indice réel.
Nous, ses parents, sommes de la classe moyenne, mais avons toujours travaillé dur et nous sommes toujours bien débrouillés.
Je suis d’accord avec l’idée de mixité sociale, mais le problème est qu’il n’y aura jamais de réelle mixité sociale, tant que les parents seront démissionnaires et oublieront d’éduquer leurs enfants parce qu’ils comptent sur l’école pour cela.
C’est aussi à cause de cela qu’il y a tellement de différences de niveaux entre les écoles. Il est normal que les parents qui suivent la scolarité de leurs enfants (malgré souvent le manque de temps du à leur propre travail) aient envie que leurs enfants puissent aller dans une école correcte et non dans une école ‘poubelle’ fréquentée par des enfants en majorité lâchés par leurs propres parents, mal éduqués et qui n’en ont rien à cirer des études. Il ne s’agit ici pas de différences de capacités des enfants, mais de problème comportemental du au manque de soutien et de motivation de la part de leurs parents. Ces enfants-là sont les premières victimes, mais ce n’est pas une raison pour imposer cela à d’autres enfants sous prétexte de mixité sociale. El la Communauté française préfère le nivellement par le bas plutôt que la fermeté à l’école. De plus, la Communauté française se rend à peine compte qu’il y a un boom en région bruxelloise et ne fait rien pour augmenter le nombre de places dans les écoles un minimum valables.
Il est également honteux de faire patienter les enfants sans école jusqu’au 3 sept. pour savoir dans quelle école il restera de la place. Les animaux sont mieux traités que les enfants en Belgique.
Une maman à la recherche d’une école ‘acceptable’ pour sa fille.