Une véritable folie que cette pétition signée par plus de 12000
personnes pour faire pression sur la ministre Simonet avant même qu’un texte
sur le « nouveau » décret ne sorte. 12000 signataires, parents très
probablement, martelant leur « droit de liberté de choix d’une école ».
J’ai dévoré « Je veux une bonne école pour mon enfant », participé avec un
grand plaisir aux 6h de l’APED, mais une question me vient immédiatement à
l’esprit :
Pourquoi n’entend-t-on pas plus l’ensemble des personnes CONTRE cette idée
de libre choix absolu ? Pourquoi les idées partagées non seulement par
l’APED mais aussi malgré tout par un bon nombre de personnes, du monde de
l’enseignement ou non, ne sont pas plus entendues ? J’étais déjà très
surpris de voir les JT de l’année dernière parler en long du décret Dupont
et des réactions des associations de parents en se contentant de mentionner
de manière fort évasive « qu’il y avait eu une contre-manifestation
regroupant quelques centaines de personnes ».
Les journalistes (sans aucune diabolisation de ce métier bien difficile)
de toute sorte ont-ils choisis leur camp ? L’information était-elle trop
difficile à atteindre pour ces mêmes journalistes, de bonne volonté ?
Étions-nous trop timides, trop invisibles ? Quelle était la position des
syndicats, que j’ai peu entendus ? ? Et pour maintenant : comment
s’organiser au mieux pour que le public le plus large possible soit au
courant qu’une alternative existe ET est proposée ?
Je continue bien entendu d’y réfléchir, mais peut-être pouvez-vous
m’aider.
Le fait que vous ayez eu la possibilité de transmettre vos idées à la
ministre me semble un bon premier pas dans l’acceptation du fait qu’un vrai
débat soit nécessaire afin de réformer l’enseignement en profondeur.
Espérons que dans les prochains jours, le grand public sache que si tant
de parents veulent garder « le droit de choisir l’école de leur enfant »,
s’ils y mettent autant d’énergie, c’est parce qu’ils savent qu’une certaine
partie de la population est de manière réfléchie complètement contre ce
droit.
Renaud Coché (régent en mathématique, professeur à l’Institut
Saint-Dominique de Schaerbeek).