es aiguilles indiquent cinq heures trente et je me lève, comme chaque jour où depuis plus de trente ans, je travaille en équipe du matin. Surtout ne pas penser dès le matin… Ces dix dernières années, de nos salaires à mon épouse et moi réunis, une bonne part n’a servi qu’à couvrir le coût des études des enfants. Dix neuf années de kot, etc.
Il nous reste 9.000 euros à rembourser à la FORTIS d’ici fin 2009 pour sortir du tunnel. La cadette entamera le supérieur en septembre 2010 mais on verra bien à ce moment là.
Marie, notre quatrième, est décidée à compléter sa formation par une dernière année d’études à partir de septembre. Elle avait décroché son diplôme d’instit en juin 2007. Elle a enseigné un an. Toutefois, par souci d’équitable envers elle et ses frères et sœurs, nous envisageons de la soutenir cette année, au moins pour la location du kot et même un peu au dessus si on y arrive. Montant de l’aide estimé à 3.000 euros d’ici fin juin. Ces besoins additionnés atteindront 12.000 euros d’ici fin 2009. Faire face aux coûts des études des enfants aura exigé plus que nos revenus ne nous le permettent durant trop d’années.
En ignorant le plus naturellement du monde la campagne d’information que nous menons depuis 2003 à destination des familles politiques au pouvoir, afin qu’elles prennent conscience du coût des études supérieures ou universitaires qui asphyxie de plus en plus de familles à revenus moyens ou modestes, le Service Public Fédéral Finances nous a communiqué hier matin sa décision de saisir nos salaires pour encaisser un supplément d’impôts. Ce retard date de ces années où nos rentrées cumulées ne suffisaient plus à couvrir le coût des études des enfants. Soit dit en passant que le Service Public Fédéral Finances dispose déjà de cette somme de 1.200 euros, sous la forme d’un trop perçu d’impôts en 2007 qui fera l’objet d’un remboursement en notre faveur dans quelques mois mais soit, les employés ont refusé de l’entendre. A la lumière de ces incessants appels à la lucidité quant aux moyens que nécessitent les études, le bras du Service Public Fédéral Finances s’emparant du pain d’une famille d’ouvrier, c’est mal et immoral.
Le monde politique n’a rien produit qui tienne la route depuis plus d’un an et il continue à mener grande vie, écrasant sans une once d’humanité une famille d’ouvrier qui comme des milliers d’autres, honore son devoir envers ses enfants.
Les 120.000 euros que nous avons consacré à la formation de nos enfants sont sans valeur aux yeux d’employés qui saisissent nos salaires pour prélever 1.200 euros (soit le centième de notre effort) qu’ils possèdent déjà et qu’ils nous rembourseront dans quelques mois…
Aujourd’hui, je peux mieux comprendre, par exemple, la désespérance qui peut ronger des êtres humains en attente de régularisation que leur refusent les fonctionnaires des centres fermés. Je peux mieux comprendre que des humains humiliés se lancent dans des actions désespérées ou rêvent parfois de représailles envers leurs geôliers…
Si dans les heures ou les jours qui viennent, aucune décision intelligente et raisonnable ne vient corriger le cours de notre réalité de famille d’ouvrier avec des enfants aux études, il ne faudra plus nous demander de cultiver le respect envers les institutions de ce pays. A la lumière de notre parcours, il nous paraît indéniable que le monde politique se moque des gens. La certitude que nous n’existons pas aux yeux des dirigeants de ce pays nous est acquise. La modestie légendaire de Monsieur Didier REYNDERS et notre réalité de famille d’ouvrier avec des enfants aux études ne peuvent cohabiter à la même époque…
Un dernier point.
Cette campagne de sensibilisation du monde politique quant aux coûts des études que nous menons en faveur des familles résidant en zone rurale nous a coûté des centaines de timbres, enveloppes et photocopies, plusieurs cartouches d’imprimante et un nombre incalculable d’heures de travail.
Si vous le souhaitez, vous pouvez nous rejoindre et consacrer un peu de votre temps au service de cette action coût des études. Constituer un comité, une association à ce propos devient nécessaire. La gestion au quotidien nous demande aujourd’hui vraiment trop d’heures si nous restons seuls…
Vous pouvez aussi nous venir en aide en participant financièrement à notre action.
Si vous faites ce choix, nous vous proposons de verser 5 euros – ou plus ou moins, vous êtes entièrement libres, au compte 299-0052076-13, avec la mention action coût des études, au nom de Jean-Pol HARZEE, 12 Lutrebois à 6600 BASTOGNE.
Merci.
Nous vous présentons nos meilleures salutations.
Jean-Pol Harzée, 12 Lutrebois, 6600 – Bastogne
jpharzee@skynet.be
Tél. fixe : 061 21 11 45 Mobile : 0475 540861