Avec le rire, le langage intense caratérise notre espèce. Etre humain c’est communiquer. Face à la mondialisation, les langues maternelles – indispensables – ne suffisent pas. Nous avons besoin d’une langue de service commune, d’une langue… paternelle. Elle existe depuis 111 ans. La crise financière et morale qui se généralise peut nous faciliter la tâche.
La France a perdu la bataille (folle) du français langue universelle. Avec la francophonie elle pourrait maintenant engager sa force et son expérience républicaine au service d’une communication linguistique adaptée à la mondialisation en cours. Avec l’appui des populations, nous pouvons permettre à la Planète et à l’Europe [[L’Europe – que la France va présider dès juillet – est emberlificotée dans des coûts de traductions quasi insurmontables pour 27 langues (et plus). Il faut savoir que l’Europe a commencé de renier son engagement à ce que chacun puisse s’exprimer dans sa langue maternelle. Urgences d’interventions.]] d’échapper au tout-anglais coûteux, gaspilleur, gravement inégalitaire; tout-anglais destructeur de langues et de diversités culturelles y compris celles des nations anglophones.
Une France digne de ce nom pourrait prendre diplomatiquement la tête d’une résistance européenne et mondiale à l’injustice, contribuer à unir l’ensemble des nations dont les intérêts sont bafoués, les langues infériorisées et, pour certaines, menacées de disparition. L’outil international pour accomplir cette opération pacifiante, écologique et économique existe: c’est l’espéranto.
Souvent dénigré sans appui sur les faits (par intérêts mal compris, ignorances et peurs) l’espéranto a prouvé de longue date – à petite échelle – sa capacité à faire communiquer sur un pied d’égalité des gens de toutes les langues et de tous les peuples. L’espérantophonie est vivante.
Un jeune de 18 ans l’avait inventée puis lancée vers la fin du XIXe siècle… Mais pas comme un jeu! Il étouffait entre les haines ethno-religieuses de sa ville russe; avec quatre communautés (polonaise-catho, judéo-israélite, russo-orthodoxe et allemano-protestante) murées dans leurs langues comme des codes secrets à la fois protecteurs et enfermants, inaccessibles à l’étranger du bout de la rue.
Réglo et créatif, l’espéranto fut (est encore?) copieusement moqué, insulté: sans étude en 1922 par la défunte SDN, puis éconduit par l’ONU en 1966 malgré une pétition signée (avant l’informatique) par près d’un million de personnes. Artificiel? Oui. Moins que le téléphone, la télé, internet ou les traductions simultanées douteuses!
L’espérantophonie ouvre grand un dialogue mondial sans prothèse coûteuse. Cette langue simple, souple, amie de la liberté est peu vorace en temps et en crédits. Logique comme le chinois [[Des forces espérantistes importantes se trouvent en Asie. Des citoyens entraînés par leurs langues maternelles à une logique (assimilation généralisatrice sans exceptions) voisine de celle de l’espéranto (langue chinoise actuelle par exemple). L’apprentissage de l’anglais (du français ou de l’arabe) leur demande un investissement hors de prix. Il y a place pour un marché direct en espéranto…]] ou l’indonésien, elle est bien plus efficace et plus juste qu’une anglicisation forcée aux mains de l’Argent fou.
L’espéranto a préparé, prépare et préparera de toutes façons sa salutaire émergence; aussi sûrement que les chiffres arabes ont envoyé au musée les chiffres romains. La langue de service entre tous ne peut être la propriété d’aucun peuple.