Classer les universités – ou les écoles de quelque niveau qu’elles soient – nous a toujours semblé une aberration. Parce que cela relève d’une logique concurrentielle et marchande contraire au projet d’une école de qualité pour tous. Parce que ce procédé ne tient pas compte des disparités de politiques éducatives et de moyens mis en œuvre selon les pays et régions. Et que cela produit des effets pervers désastreux (ouverture ou fermeture de sections suivant les modes, hausse des droits d’inscriptions dans les établissements les mieux cotés, ségrégation sociale, débauche de scientifiques d’une université à l’autre, à coup de millions de dollars, concentration des moyens dans les établissements riches, désolation dans les établissements pauvres, etc.)…
Le recteur de l’ULB, Philippe Vincke, vient en plus de fustiger l’imposture de ces classements gravement biaisés. Selon ce mathématicien, les critères retenus par les deux classements de « référence », le « Shanghai » et le « Times Higher Education Supplement », sont tout sauf fiables. La méthodologie employée n’est pas toujours transparente et vérifiable, de nombreuses disciplines n’entrent pas en ligne de compte, le nombre d’étudiants inscrits est retenu comme critère de qualité (!), le nombre de textes publiés par chaque université y intervient, alors que ceux-ci peuvent être signés individuellement ou en équipe … Conclusion dans le Soir du 22 septembre : le tout ne vaut pas grand-chose. (PhS)