– 15 par classe, est-ce le seul moyen pour que la classe progresse ensemble ?
– Ne faut-il pas un accueil et une formation spéciale pour les enfants primo-arrivants ?
– Tout le monde réussit ? Il n’y aura plus de motivation à étudier !
– Et les élèves qui ont des difficultés particulières ? Ils passent aussi ?
– Mais, avec vos remédiations, les élèves vont être casernés à l’école !
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Ce que dit le texte du programme de l’Aped :
Un encadrement suffisant pour zéro décrochage
L’idée-clé : qu’un groupe/classe progresse ensemble, surtout dans les premières années de l’école commune. Les enfants sont 15 par classe dans les trois premières années (de 6 à 9 ans), maximum 20 au-delà de ces années primordiales. L’essentiel du travail se passe dans cette classe, mais il faut imaginer diverses stratégies pour soutenir les élèves qui en ont besoin, dès qu’ils en ont besoin : étude dirigée après les cours, rattrapage collectif et/ou individuel – peut-être dirigé par des enseignants spécialisés -, cours de langue accéléré pour les élèves issus de l’immigration, guidances individualisées, mise à disposition de tous les élèves d’un centre de documentation dans chaque école.
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15 par classe, est-ce le seul moyen pour que la classe progresse ensemble ?
Comme nous l’avons déjà dit, notre programme est un tout. La seule mesure « 15 élèves par classe » ne pourrait suffire à résoudre les problèmes. Mais c’est une mesure importante. Plusieurs de nos objectifs, comme la détection dès le départ des difficultés, la valorisation de l’acte productif, la formation sportive, la mise en place de pédagogies innovantes… ne peuvent s’envisager avec un grand nombre d’élèves par classe.
Rappelons également les résultats de l’enquête américaine STAR. Cette étude met en évidence que c’est autour de 15 que le nombre idéal se situe. Idéal aussi bien pour le niveau moyen de la classe que pour le nivellement par le haut des inégalités entre élèves. Elle démontre également que ce sont les élèves issus des milieux sociaux les plus défavorisés qui profitent le plus de l’existence de petites classes.
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Ne faut-il pas un accueil et une formation spéciale pour les enfants primo-arrivants ?
Bien sûr que oui ! Les enfants primo-arrivants doivent pouvoir apprendre rapidement la langue de l’école, au moyen de programmes et de structures d’accueil spécifiques.
Et tous les enfants issus de l’immigration doivent pouvoir apprendre leur langue maternelle, car c’est une condition du développement de leurs compétences en lecture.
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Tout le monde réussit ? Il n’y aura plus de motivation à étudier !
Il est peut-être bon de rappeler qu’à l’origine, l’enfant est curieux, l’enfant aime apprendre. C’est le système – social, culturel, scolaire – dans lequel il évolue qui casse sa soif de découvrir. Le projet de l’école commune, c’est justement de (re)trouver l’intérêt d’apprendre, de comprendre le monde pour avoir prise sur lui. D’éveiller le goût de découvrir, d’expérimenter, de s’approprier ce qui donne force pour s’épanouir et s’émanciper.
Le rapport à l’école est dès lors diamétralement différent : fini d’y venir – forcé contraint – pour satisfaire à des exigences de performance.
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Et les élèves qui ont des difficultés particulières ? Ils passent aussi ?
Mis à part ceux qui relèvent de l’enseignement spécialisé, la réponse est oui.
Dans notre projet, les efforts sont prioritairement concentrés dans les premières années de la scolarité, ce qui devrait déjà réduire bon nombre de difficultés. Puis nous tablons sur un système d’évaluation et de remédiation immédiate.
Pensons au bénéfice que tirera l’enfant de rester dix ans avec le même groupe de condisciples. L’enfant apprend plus dans l’année supérieure que dans un redoublement.
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Mais, avec vos remédiations, les élèves vont être casernés à l’école !
Les « heures supplémentaires » dont nous parlons ici visent à résoudre un handicap qui risquerait d’hypothéquer toute la scolarité de l’enfant.
Elles ne sont nécessaires qu’en cas de besoin. Bien encadrées, ces activités seront efficaces et aussi brèves que possible. Elles seront d’autant mieux acceptées qu’elles donneront à l’enfant la satisfaction de suivre la marche du groupe-classe avec aisance. Au fond, les heures d’étude dirigée et de remédiation ne sont pas des heures de travail supplémentaire, mais l’organisation, en contexte scolaire, de l’encadrement pédagogique dont les plus privilégiés jouissent aujourd’hui chez eux. C’est pour cela aussi que nous voulons voir l’école devenir un lieu de vie : l’enfant doit y trouver réellement l’occasion de se détendre, de prendre un goûter à la fois bon et diététique, avant de se remettre au travail pour les devoirs, leçons, recherches ou remédiations; mais aussi pour les projets collectifs, pour l’organisation d’une fête, pour préparer les affiches d’une campagne de solidarité tiers-monde, pour bêcher le potager de l’école, pour bricoler une expérience de physique, pour dresser les cartes d’une excursion à vélo… Aujourd’hui, la plupart des élèves sont “cloîtrés chez eux” ou devant leur PC; nous aimerions qu’ils viennent vivre à l’école.