» Nous entendons bien les rumeurs du monde.
Impossible de ne pas voir, avec inquiétude bien souvent, l’évolution de nos sociétés, proches ou lointaines.
De publiques, la plupart de nos institutions,
mises dans un environnement de libéralisation accrue, fragilisées,
glissent doucement, quand elles ne s’y engouffrent pas directement,
dans ce que nous considérons être le PIEGE DE LA PRIVATISATION.
Normes désormais incontournables nous dit-on, les notions de rentabilité ou de profit,
s’imposent en maîtres aux dépends de ce qui reste indispensable au bon épanouissement de notre genre humain :
justice, progrès social, bien être pour tous…
Conscients des dangers qui nous menacent,
nous sommes également conscients de cette indispensable solidarité à établir ou à conforter entre tous les acteurs concernés.
En ce sens, nous sommes convaincus des liens qui nous unissent tous, au-delà de nos origines professionnelles.
Enseignement, Poste, Culture, Télécommunications, Energie, Audiovisuel, Santé, Transports, Ministères ou autres pouvoirs locaux,
aucun secteur de la vie sociale, déterminant historique pour la bonne marche de toute démocratie,
n’est épargné par le nouveau rouleau compresseur international.
En chacun de ces métiers réside le maillon d’une chaîne de résistance à faire grandir.
Des liens sont à tisser, des solidarités sont à établir ou à rétablir.
Des ponts sont à construire entre travailleurs, employés, usagers, citoyens,
tous pareillement victimes-spectateurs d’une mauvaise pièce concoctée en coulisses par les hérauts d’un monde “ obscur ”…
C’est dans cet état d’esprit que l’Académie royale des Beaux-Arts, via les « ACAPARADIENS »,
a choisi de prendre part à l’Alter-Parade du 18 septembre dernier.
Motivée parce que consciente des enjeux collectifs d’ordre général,
elle l’est également en ce que les dangers qu’elle redoute menacent déjà, de l’intérieur,
la bonne marche de ses activités comme la sérénité de son avenir…
QUESTIONS PROPRES A L’ACADEMIE soulevées par le groupe
d’élèves-professeur la représentant, de fait, dans l’Alter-Parade,
Notre Académie
Entend défendre un enseignement artistique publique accessible à tous et lutter contre le fait
qu’une place de plus en plus large est laissée aux formations artistiques privées réservées uniquement aux personnes aisées,
Réaffirme avec force l’importance d’une formation artistique de longue durée ;
le travail artistique est une longue maturation de l’être dans son rapport au monde qui s’inscrit dans le temps,
Défend une école qui ne soit pas soumise au goût du jour, ni au dictat de la rentabilité .
Nous entendons réaffirmer la nécessité profonde d’offrir un enseignement artistique au sein duquel le dessin, la peinture, la sculpture, la gravure, …
puissent toujours être privilégiés face à l’envahissement de l’outil informatique qui menace toute pratique artistique de conformisme,
Sollicite l’organisation de formations artistiques publiques dès le plus jeune âge
afin que tous les enfants de quelque milieu que ce soit puissent bénéficier de cours artistiques dont il est avéré qu’ils concourent
à nourrir intérieurement l’être pour la vie entière,
Convie tout citoyen à tenter ce cheminement artistique qui permet à chacun de se sentir être,
exister, d’en prendre conscience et de s’ouvrir davantage aux autres ”,
alors que notre société est orientée par le monde marchand vers “ l’avoir ”,
Souhaite sensibiliser les citoyens au fait que l’art,
la création et la culture nous sont indispensables pour œuvrer ensemble à la construction d’autres mondes.
QUI MÈNE CE PROJET ?
L’un ou l’autre membre du corps enseignant et des élèves de l’Académie.
Concernés par les enjeux sociaux, conscients des difficultés existant au sein de l’institution scolaire en générale et de l’Académie en particulier,
ils sont motivés par l’intérêt voire l’affection qu’ils portent à leur école et savent que la pratique artistique, en soi, peut être un outil de dialogue social.
En ce sens, leur présence au sein de l’Alter-Parade est à la fois un moyen d’expression « politique » , artistique,
et à la fois un moyen d’apprentissage et d’enrichissement personnel et collectif.
Leur pratique rejoint les préoccupations propres aux organisations d’Education Permanente reconnue par la Communauté Française de Belgique
et retrouve, dans l’Histoire de l’Art, en l’illustrant à leur manière,
cette question ancienne : qu’est- ce que l’art public?
Les AcaParadiens (Académie royale des Beaux-Arts de Liège)
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A propos de la Coordination D’Autres Mondes
Présentation du documentaire » Le Jour qui Va Naître » de Jean-Christophe Yu.
» Privatisation de la Passerelle, Privatisation du passage pour piétons de la place Saint-Lambert, Combat contre l’AGCS, AlterParades dans les rues de Liège …
La coordination « D’Autres Mondes » réunit et mobilise les forces vives et joyeuses de plus d’une centaines d’associations ainsi que les principaux syndicats.
Particulièrement active sur le front de la défense et de la promotion des Services publics (le « Bien commun » ),
elle interpelle les autorités et sensibilise les citoyens..
Le monde n’est pas une marchandise, le monde n’est à vendre !
« D’autres Mondes » le dit, l’explique, l’écrit, le chante avec l’OMC, Orchestre Mobile Chantant – avec gravité ou en faisant la fête. »
Durée : 25′ – Beta – DVcam – VHS – DVD
« Le Monde dans sa forme actuelle n’est pas le seul monde possible » Paul Klee, artiste peintre, 1879-1940
D’Autres Mondes : 21, rue Pierreuse 4000 Liège 04/ 232.95.00 http://www.autresmondes.be/
Les AcaParadiens (acaparade@skynet.be)
Photo de l’un des chars réalisés par les AcaParadiens en septembre 2004
» Non à la marchandisation de l’enseignement artistique ! «