Le gouvernement belge, à l’initiative de Laurette Onkelinx, ministre de la Justice, décide d’introduire dans le code pénal un principe de circonstances aggravantes pour les auteurs de violences sur des personnes qui exercent des missions d’intérêt collectif. Les enseignants sont concernés, au même titre que les facteurs, les personnels hospitaliers, les conducteurs de bus, tous métiers qui enregistrent une hausse de violence. Dans les faits, ce principe pourrait bien doubler la peine pour de tels délits. (RTBF, 14 mai 2005)
Faut-il vraiment se réjouir de cette disposition ? Madame Onkelinx, en d’autres temps Ministre-Présidente de la Communauté française de Belgique, n’avait guère hésité à sacrifier des milliers d’emplois dans l’enseignement. La mesure qu’elle prend aujourd’hui ne coûte rien … mais peut rapporter gros à la championne des effets d’annonce qu’elle est. Plus fondamentalement, une répression plus dure risque bien de ne pas changer grand chose à la catastrophe scolaire belge, puisqu’elle ne règle aucun des problèmes qui causent la violence à l’école : un mauvais rapport des jeunes à l’institution, une terrible exclusion sociale, une société qui encourage l’individualisme à outrance, un criant manque de moyens pour les écoles, un système d’enseignement de marché qui crée des écoles ghettos, etc. Mais s’attaquer à ces problèmes demanderait sans doute un autre courage politique.
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> Les enseignants belges mieux protégés ?
Madame Onkelinx est hyperactive dans ce domaine. Depuis qu’elle est ministre de la justice, elle s’est spécialisée dans la production de circulaires, projets de loi, réformes. Cette activité nous donne l’illusion qu’elle fait quelque chose. Mais quels effets ces actions ont-elles sur la population belge? Comme vous l’avez souligné, ses réformes de l’enseignement en tant que ministre de l’éducation à la Communauté française ont été plutôt destructrices et ont laissé des séquelles profondes dans l’éducation. Toute une génération sacrifiée dans laquelle des jeunes déstabilisés, sans repère, sans travail, risquent fort de grossir les rangs des désoeuvrés dont Laurette Onkelinx ne sait que faire à cause de la surpopulation des prisons. Cela augure un futur plutôt sombre lorsque l’on voit ces directives soi-disant faites pour enrayer l’arriéré judiciaire en Belgique. D’un côté Madame Onkelinx durcit des lois pour lutter contre la violence, de l’autre elle supprime les peines de prisons de 6 mois, et réduit considérablement les peines plus sérieuses.
Reconnaitre une situation de cause à effet entre l’illettrisme produit par nos écoles et le taux croissant de criminalité auquel nous sommes tous confrontés, semble être au delà des capacités d’observation de Madame Onkelinx.