Bonjour, je suis Instituteur primaire dans une école primaire de Bruxelles, dans l’enseignement spécial ( Type 1, 3 et 8).
Aujourd’hui, je me permets ce cri de révolte, de colère, de déception. Cassé psychologiquement, moralement et de plus en plus physiquement.
L’Ecole où j’enseigne, ne correspondant plus à aucun idéal de mon métier.
Tout est imposé tant aux enfants, qu’aux enseignants. Avec un manque total de confiance, de prise de conscience de la richesse d’autrui, de son passé et de son histoire.
Pédagogie imposée et surveillée, disposition des locaux imposé.Les classes devenant des copies conformes, des autres classes, du MAC DONALD, PIZZA HUTT de l’enseignemant, avec un discours très moralisateur, facilité la préhension de l’enfant, par des présentations similaires de classes en classes. On impose aussi, une manière d’être, avec un discours culpabilisateur…..Faites comme nous, nous on sait.
C’est que le discours est rassurant. Mais je ne le suis plus.
Aucun contact de l’enfant avec la nature, trop peu de séances de gymnastique, pas de séance de natation ( trop dangereux) , pas assez de psychomotricité, aucun lieu d’expression.
La scolarité primant sur l’ humanisme » Ce n’est pas une garderie », avec reproche de séances de dessins et plus fort de chants, et de rythmies.
Horreur du ludisme. L’enfant est interdit » pour son bien, bien sûr », de parure, de montre , de bouteille en plastique si dangereuse !!
Ma présence dans la cour le matin ( accueil de l’enfant) étant vu comme une » psychologie pédophilique » ( sic) !!
En lecture d’un livre sur l’enfant dysgraphique ( où l’on préconise, l’ART comme solution) on m’a demander de faire » confiance » dans la pratique de l’école.
C’est qu’on préfère l’usage de la » Ritaline » , de la salle d’isolement à celui du dialogue.
C’est donc un cri de SOS. Que supporter ? Où montrer sa propre conception sans rejet ?
Thierry ( pseudo)
> Je suis cassé…
Comme je te comprends, Thierry ou qui que tu sois … Je ne suis pas institutrice mais régente et j’enseigne dans une école technique et professionnelle où les élèves ne sont pas des moutons … mais le pire, ce ne sont pas les élèves mais bien la direction et son manque total de respect pour les enseignants qui ne suivent pas sa ligne de conduite dictatoriale … Si tu fais partie du bon lot, c’est-à-dire les soumis, les lèche-culs et les moutons, alors tu n’a aucun problèmes … mais si tu oses montrer ton désaccord sur des pratiques qui datent d’un autre temps, alors on te casse, on t’abats … on te prive de moyens, on te case dans une classe grenier … et on casse du sucre sur ton dos … tant et si bien que j’ai fait une grave dépression l’an dernier et que j’ai été en congé de maladie pendant 6 semaines … mais pour les autres, je suis une faible, quelqu’un qui ne sait pas affronter les réalites. Evidemment, la majorité des autres profs sont nommés, chouchoutés ou alors ils s’en foutent et n’ont plus aucune motivation pour leur métier si ce n’est celle de rapporter des petits sous à la maison …
Je suis DEGOUTEE … et cela un peu plus chaque jour.
Je ne vais pas raconter tout ce qu’on m’a fait subir, de l’harcèlement moral à la calomnie et à la dévalorisation, mais c’est très très dur à vivre … Et évidemment, on ne se prive pas de donner de moi une image tronquée et tout ça face aux élèves ou aux autres profs …
L’école manque de moyens, mais elle manque surtout de règles précises et respectueuses de chacun et pas un endroit où la politique et la démagogie dominent tout !!! Principalement dans l’enseignement provincial où j’enseigne …
Heureusement qu’il y a quelques élèves, bien rare je dois dire, pour qui les cours sont importants et qui respectent encore leur enseignant(e) … mais on s’arrange pour me casser devant eux et saper mon autorité. C’est lamentable et malgré des tas de courriers et d’entrevues, des plaintes envoyées à mon syndicat, rien ne bouge … si … je suis encore plus pestiférée …
Parlons-en des syndicats … je ne sais même pas pourquoi je continue à payer ma cotisation étant donné qu’ils n’ont jamais levé le petit doigt pour moi, mais il est vrai que je ne suis pas de la bonne couleur politique et que je suis la seule affiliée à ce syndicat dans mon école … ultra politisée …
Ca me rend malade, malade mais surtout bien triste … et puis on se dit qu’on ne vaut rien, qu’on n’est bon à rien …
Mais cette année, j’ai décidé de ne plus me laisser faire, même si je ne suis pas nommée et je me battrais pour défendre mes idées même si cela sera bien difficile …
Alors, tu vois, je te comprends … je pourrais t’écrire 10 pages si je voulais sur ce que je vis dans l’école et sur tous les dysfonctionnements qui ne gênent apparemment pas grand monde…
Je te souhaite bon courage et tu peux me contacter quand tu veux.
Merci de m’avoir lu et tiens-bon!!! LES MAQUEREAUX FINISSENT TOUJOURS DANS LE FILET
A +
Anne-Marie
> Je suis cassé…
bonsoir,je ne suis pas prof mais médecin
je suis un peu effarée par le nouveau rapport d’experts de l’INSERM de septembre 2005, qui recommande de dépister les troubles du comportement de façon systématique dès l’âge de 36 mois. Il propose de former les enseignants et tout l’entourage de l’enfant (y compris la dame de service) au dépistage de ces troubles de façon à augmenter l’efficacité de la procédure. Ceci étant bien entendu fait en vue de prescription éventuelle de Ritaline ou Concerta LP qui sont des dérivés amphétaminiques ou plus trivialement dénommés « pilule d’obéissance ». je rappelle que les amphétamines coupe-faim et autres ont été retirées du marché il y a plus de 10 ans pour cause de toxicomanie. Nos enfants vont en « bénéficier » pour le grand bénéfice des laboratoires. Va-t-on copier le modèle américain qui a 5 millions d’enfants « traités » à la Ritaline?
Il a été prouvé (dictionnaire Vidal 2005) qu’il existe une accoutumance psychique à ce produit, ce qui répond à la définition de drogue; seulement elle est légale.Elle est prescrite en premier lieu par le spécialiste puis par le médecin traitant qui a obligation de continuer ce traitement sans modification ni changement de posologie.on transforme un enfant qui n’a peut-être pas de problêmes psychologiques au départ, mais qui a sûrement un compte à rêgler avec ses parents ou d’autres intervenants qui l’éduquent en malade puisqu’il « prend son cachet ».
Dans ma pratique, je vois peut-être des enfants en situation de souffrance psychique mais accompagnés la plupart du temps de parents débordés, angoissés, qui ont parfois abdiqué officieusement leur autorité parentale, parfois sous anxiolytiques et je me demande si on ne pourrait pas créer une « école des parents » (une éducation qui apprendrait aux parents à se faire obéir). De plus, parfois l’hyperactivité peut être causée par une carence en fer, en magnésium, trop de sucres raffinés.
L’INSERM a créé un nouveau syndrome, le TOP (trouble oppositionnel avec provocation): ce comportement relève pour ma part d’une construction de l’individu qui ne se fait pas forcément sans souffrance parentale ou infantile. Qui n’a pas subi une magnifique colère de la part de son petit amour adoré? De plus les leaders que je connais (avocats, ingénieurs, maires, médecins, etc.) n’ont pas été des modèles de sagesse.Autrefois la solution était « le bonnet d’âne et au coin ». Pour ma part, un enfant trop sage me fait peur et je serais désespérée que mon fils ne me « pimente » pas la vie.
Veut-on un monde à la Huxley? On y arrive doucement, mais je ne suis pas sûre d’apprécier celui-ci.