France: l’éducation entre de bonnes mains

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Luc Ferry, philosophe, ministre de l’éducation, n’est pas vraiment ce qu’on peut appeler un progressiste. Bien avant qu’il accable les écoles de sa politique de restriction budgétaire, deux indices au moins auraient dû nous alerter. Un : sa fréquentation assidue des cercles de droite, de Bayrou à Chirac en passant par Jean-Marie Messier et le Medef. Détail piquant : à l’époque, il facturait ses “ménages” – animations de conférences, si vous préférez – 5 000 euros. Une somme qui doit laisser rêveur plus d’un instituteur. Deux : on pouvait lire de lui, dans Le Point du 7 mars 1998, ces propos révélateurs : “La France qui, en matière d’emploi, est la grande malade de l’Europe, aura aussi été le pays le moins libéral des Quinze. On peut, si l’on est aveugle, ne pas relever la coïncidence, mais l’escroquerie intellectuelle par excellence serait d’incriminer l’échec du libéralisme ! Pathologiquement (sic) attachés aux avantages que nous croyons tenir de l’Etat, nous n’en percevons plus les effets pervers.” Ainsi donc, Monsieur Ferry, selon vous, être attaché aux progrès sociaux et oser faire la critique du libéralisme seraient le signe d’une maladie. Cette maladie, nous, nous la voulons la plus contagieuse possible, en tout cas. Ne vous en déplaise. (Le Monde diplomatique, juin 2002)

3 COMMENTS

  1. > France: l’éducation entre de bonnes mains
    Pas surpris. La plupart des gens de droite qui nous représentent ont trichés, sont corrompus, ont baigné dans des magouilles impossibles. Si bien que détenteurs de fortune ils monopolisent l’information et orientent le bon peuple dans leur direction pour mieux l’asservir.
    Exemple actuel, la retraite ? Toute une mise en condition préalable et la population est mure pour se faire battre.

    • DECENTRALISATION: LA VERITE
      Investissements de l’Etat entre 1990 et 2000, (transports, universités, réseaux informatiques) :
      Bretagne administrative : 12000 Francs/habitant
      Région parisienne : 31000 Francs/habitant
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      (…) Les frais de fonctionnement de ces structures sont colossaux. En 1981, l’Opéra de Paris, la Comédie-Française et le Centre Georges-Pompidou représentaient 15 % du budget du ministère. Quatre ans plus tard, leur part était ramenée à 8,5 %. En 1990, la Très Grande Bibliothèque « mangeait » toute seule les deux tiers des autorisations de programmes et la moitié des moyens de paiement, soit plus de 3,2 milliards de francs au total. L’Opéra de Paris touchait six fois plus de subventions que l’ensemble des scènes lyriques de province la même année. Le coût abyssal des grosses structures reste l’un des handicaps majeurs de la Rue de Valois.
      Nicole Vulser. Le Monde. ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 25.09.03
      (…) Aujourd’hui, l’agglomération parisienne ne concentre plus que 20 % des emplois industriels (25 % il y a vingt ans), traduisant un processus de déconcentration des fonctions de production, et d’essaimage sur le reste du territoire national. Cependant, l’aire urbaine de Paris concentre encore une part significative des établissements industriels de grande taille (plus de 200 salariés), et conserve un poids très important dans la production européenne (Figure 2.4).
      ——————————————————————————-
      Ce poids est accru par la mise en chantier, depuis 1986, de 2,2 millions de m² annuels de bureaux en Ile-de-France, soit presque autant que dans les vingt et une autres régions réunies !
      http://www.senat.fr/rap/r02-241/r02-24115.html (site du Sénat français)
      Figure 2.4 – Nombre d’établissements industriels de plus de 200 salariés
      localisés par aires urbaines

      Le poids de l’aire urbaine de Paris demeure très
      important dans la production européenne.
      Source : DATAR, Aménager la France de 2020 – Mettre les territoires en mouvement, Paris,
      La Documentation française, 2002, p. 37.
      Bien que l’emploi en Ile-de-France ait légèrement régressé entre 1990 et 1999, le poids de la région dans l’activité économique nationale reste nettement prépondérant (un cinquième des emplois de métropole), et supérieur encore à son poids démographique.

      La tendance au renforcement de la concentration des fonctions économiques semble avant tout dictée par les mutations du système de production et par la métropolisation de l’économie. Elle souligne les limites sinon l’échec des politiques d’aménagement du territoire qui visaient à l’atténuation de l’hypertrophie parisienne.

      Trop longtemps l’aménagement du territoire n’a été conçu que comme une redistribution des richesses du centre vers la périphérie, de Paris vers la province. Il s’agissait en somme d’entretenir le lien entre la capitale et ses marges, sans changer la nature du lien et sans déplacer le centre de pouvoir. Ces transferts n’ont en fait jamais entamé la concentration des richesses et des pouvoirs dans la région francilienne.

      L’analyse des relations entre Paris et le Bassin parisien permet d’avoir un éclairage plus net encore sur l’hypertrophie relative de la région francilienne.
      B. UN ESPACE AU SERVICE DE PARIS
      La double concentration démographique et économique que représente la région urbaine francilienne est unique en Europe (Figure 2.6). Ce caractère d’exception lui permet sans doute de figurer à ces deux échelles de manière significative mais se traduit au niveau régional et interrégional par des situations aux contrastes extrêmes selon les secteurs géographiques et les types de contexte considérés, conduisant à une situation de déséquilibre flagrant.
      Figure 2.6 – Sièges sociaux en Europe et dans le Bassin parisien
      Source : DATAR, Aménager la France de 2020 – Le Bassin parisien, Paris,
      La Documentation française, 2002, p. 40
      C. UNE  » PÉRIPHÉRIE  » DU BASSIN PARISIEN HORS ILE-DE-FRANCE BRIDÉE MALGRÉ LA DÉCENTRALISATION
      Dans ses limites officielles, au recensement de 1999, le Bassin parisien compte près de 35 % de la population sur environ 25 % du territoire métropolitain, et 44 % du PIB, dont 30 % pour la seule Ile-de-France. Ces chiffres révèlent le fait que la  » périphérie  » du Bassin parisien hors Ile de France (16 % de la population sur 23 % du territoire hexagonal) est statistiquement affaiblie, en termes de population (densité moyenne : 77 hab/km2) comme en termes de richesse économique (13,1 % du PIB national en 1998), par rapport à Paris et à l’Ile-de-France (Tableaux 2.7, 2.8 et Figure 2.8). Ainsi, aucune des cinq régions françaises contiguës à l’Ile-de-France (Centre, Champagne-Ardenne, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Picardie) ne pèse plus de 4 % de la valeur ajoutée nationale.
      Tableau 2.7 – Poids des régions du Bassin parisien dans le produit intérieur brut (PIB) métropolitain en 1982 et 1998

      Source : DATAR, Aménager la France de 2020 – Le Bassin parisien, Paris,
      La Documentation française, 2002, p. 114
      Tableau 2.8 – PIB par emploi et par habitant des régions du Bassin parisien en 1982 et 1998

      Source : DATAR, Aménager la France de 2020 – Le Bassin parisien, Paris,
      La Documentation française, 2002, p. 114
      Figure 2.7 – PIB en Europe et dans le Bassin parisien

      Source : DATAR, Aménager la France de 2020 – Le Bassin Parisien, Paris,
      La Documentation française, 2002, p. 40.
      Avec 5 % du PIB et 3 % de la population de l’Union européenne, l’Ile-de-France se place au premier rang des 196 régions de l’Union devant la Lombardie et le Grand Londres.

      Le PIB de la seule Ile-de-France est l’équivalent de deux fois celui de l’Autriche et de près de quatre fois celui du Portugal (Source : Eurostat, 1999).
      http://www.senat.fr/rap/r02-241/r02-24115.html (site du Sénat français)
      Les inégalités se creusent entre l’Ile-de-France et la province
      SELON une étude de l’INSEE publiée hier, les inégalités économiques entre l’Ile-de-France et la province se sont « sensiblement » accentuées de 1982 à 1996. Sur cette période de quinze ans, le produit intérieur brut (PIB) par habitant a augmenté en Ile-de-France (passant de l’indice 145 à 153) tandis qu’il a régressé dans les autres régions métropolitaines (de 88 à 87), selon les chiffres de l’Institut, qui prennent pour base 100 la valeur nationale en 1982 comme en 1996.
      En valeurs absolues, le PIB par habitant de l’Ile-de-France reste largement supérieur à celui de la province (207.000 francs contre 118.000 francs), la moyenne nationale s’élevant à 135.000 francs. La croissance du poids de l’Ile-de-France dans l’ensemble de l’économie hexagonale s’est en revanche progressivement ralentie. En 1989, la part de la région de la capitale, première de France, bondissait de 1,3 point par rapport à 1988, soit, sur un an seulement, à 28,4 % du PIB de l’ensemble du pays. Sept ans plus tard (en 1996), son poids n’avait augmenté que de 0,7 point, à 29,1 %, précise l’INSEE. L’écart est en revanche moins grand en ce qui concerne le PIB par emploi (PIB régional par actif travaillant dans la région) : il atteint 463.000 francs en Ile-de-France, contre 327.000 francs en province et 358.000 francs en moyenne nationale. Le taux d’emploi, c’est-à-dire le nombre d’emplois par rapport à la population, est en effet beaucoup plus élevé en Ile-de-France qu’en province (45 emplois pour 100 habitants en Ile-de-France contre 36 dans les autres régions).
      L’étude examine par ailleurs le niveau des prestations sociales qui sont « le signe de régions âgées ou en difficulté économique ». Ces prestations sociales caractérisent une moitié sud de la France, exception faite des régions Rhône-Alpes et Aquitaine. En revanche, leur part dans le revenu global des régions varie de 38,5 % en Auvergne à 47 % en Corse, contre 36 % en moyenne pour l’ensemble du territoire. Cette situation reflète, selon l’étude, la présence de nombreux retraités. L’exemple le plus frappant, est-il souligné, est celui du Limousin : un tiers des habitants est âgé de plus de 65 ans et la contribution des prestations au revenu global est de 44 %, une des plus élevées sur le territoire. En Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Languedoc-Roussillon, le niveau élevé de chômage s’ajoute au phénomène des prestations versées aux retraités et porte ainsi celles-ci à un niveau plus élevé. Enfin, note l’INSEE, les prestations sont également plus élevées dans le Nord-Pas-de-calais (41,4 %) et en Lorraine (39,2 %) en raison des difficultés économiques.
      http://www.humanite.presse.fr/journal/1998-11-28/1998-11-28-367563

  2. > France: l’éducation entre de bonnes mains
    REPONSE A LA LETTRE DE FERRY

    Ecoles François Mitterrand, jules Lenormand, Paul Doumer , collège André
    Malraux et lycée maréchal Leclerc de Saint-jean-de-la-ruelle
    (Loiret, Orléans)Un groupe de travail s’est formé suite à l’assemblée générale du
    mardi 20 mai 2003.

    Nous nous interrogeons sur un moyen de faire connaître le contenu et surtout
    les enjeux sous-tendus par la lettre de ferry (pourquoi est-elle bonne à
    jeter.)
    Nous avons deux pistes de travail: analyse de la lettre et diffusion.

    1. La rédaction d’une réponse pourrait prendre plusieurs formes à définir:
    Reprendre les dix points et y répondre
    Se référer à différentes citations et les commenter
    Elaborer une grille (points de la réforme, arguments de ferry, analyse,
    répercussions)
    Reprendre les dix titres et les confronter aux extraits contradictoires

    2. Les moyens de diffusion
    Ecoles à proximité dans l’agglomération
    Internet
    Presse écrite et audio-visuelle locales et nationale.

    Nous aimerions savoir si des initiatives similaires ont déjà été engagées,
    si certains sont intéressés pour débattre et agir avec nous. Nous sommes
    ouverts à toutes les propositions pour faire avancer la réflexion et surtout
    la diffuser car il nous paraît urgent d’agir face à la gravité des idées et
    des projets développés par ferry et son équipe dans cette lettre.

    A bientôt pour défendre les principes d’une éducation égalitaire formant des
    citoyens et non une main d’ouvre docile servant avant tout l’intérêt
    économique du pays, car c’est bien de cela dont il s’agit.

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