Le déclin de l’enseignement en Irak

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« Nos forces feront en sorte que l’Irak soit rejeté dans l’ère préindustrielle », déclarait James Baker, secrétaire d’Etat américain à la veille de la guerre du Golfe. Et, en effet, ce que les pilonnages n’avaient pas réussi, les dix années d’embargo qui ont suivi ont achevé de le faire. Outre les problèmes sanitaires et sociaux, l’enseignement souffre dramatiquement. La révolution de 1958 avait consenti un énorme effort dans le primaire, effort étendu au secondaire et au supérieur à partir de 1973. Un effort dont les filles étaient les principales bénéficiaires. Puis vint le funeste embargo. Le taux d’alphabétisation, qui était passé de 52 % en 1977 à 72 % en 1987, diminue à nouveau. Un rapport de l’Unicef (2002) indique que seuls les trois quarts des enfants entre 6 et 11 ans vont à l’école. 31,2 % des filles et 17,5 % des garçons n’y vont plus (ils traînent dans les rues à la recherche de quelques dinars). Même ceux qui fréquentent les cours sont sanctionnés : pas de livres, ni de bancs, ni de tableaux, des maîtres qui négligent leur travail parce qu’ils doivent exercer un second métier pour subsister, des bâtiments vétustes et surpeuplés … L’Irak, depuis très longtemps important centre de la vie culturelle arabe, voit maintenant ses citoyens vendre leurs livres pour pouvoir survivre. Et que penser du sort des étudiants en médecine, privés des revues médicales étrangères, interdites par les occidentaux sous prétexte qu’elles pourraient servir à concevoir des armes bactériologiques ?